Mais il existe des solutions simples!
Ces 4 habitudes peuvent endommager votre audition sans que vous le sachiez

En pleine saison des festivals, nos pauvres oreilles ont la vie dure. Entre les concerts qui nous font vibrer et les écouteurs dont on ne peut se séparer, voici quelques habitudes quotidiennes qui peuvent menacer notre ouïe.
Publié: 22.07.2024 à 18:00 heures
Idéalement, les sons émis par nos smartphones ne devraient pas dépasser les 60 ou 70 décibels.
Photo: Shutterstock
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Ellen De MeesterJournaliste Blick

Qui n'est jamais rentré d'un concert les yeux pleins d'étoiles et les oreilles pleines de bourdonnements? C'est le genre de désenchantement post-live qui nous fait (presque) regretter de s'être faufilé parmi une foule hystérique pour s'approcher au maximum de la scène, avec ses basses puissantes qui semblent propulser des ricochets de vibrations dans notre poitrine. Et ce n'est évidemment qu'une fois le show terminé que l'idée de nos tympans meurtris effleure notre esprit. Surtout lorsqu'on tente de trouver le sommeil, mais que l'écho des haut-parleurs parait toujours battre le rythme dans notre tête... 

Loin de nous rassurer, une étude américaine parue fin décembre 2023 dans la revue BMJ Health stipule en outre qu'un milliard de personnes âgées de 12 à 34 ans présentent un risque de dommages auditifs liés à l'habitude d'écouter de la musique poussée à plein volume, que ce soit durant un concert live ou à la maison, un casque sur les oreilles. En 2021, l'OMS prévoyait également qu'une personne sur quatre (soit 2,5 milliards d'individus au niveau mondial) souffrira de déficience auditive d'ici à 2050. Notons que, d'après la Fédération suisse des sourds (FSS), plus d'un million d'Helvètes sont malentendants.

Or, certains réflexes peuvent contribuer à protéger notre audition, notamment en ce qui concerne la réduction du bruit qui nous entoure: «Chez l’adulte, la lutte contre le bruit, l’écoute sans risque et la surveillance des médicaments ototoxiques [susceptibles d'endommager les oreilles, ndlr] conjuguées à une bonne hygiène de l’oreille peuvent aider à conserver une bonne audition et réduire le risque de déficience auditive», précise le document de l'OMS. 

Bien que le bruit ne constitue pas l'unique source potentielle des problèmes d'audition (qui peuvent aussi être provoqués, entre autres, par certaines maladies) plusieurs habitudes du quotidien impliquent certains dangers pour l'ouïe. Voici plusieurs causes quotidiennes de dommages auditifs et des manières simples de s'en protéger: 

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Monter le volume sur nos écouteurs

«Notre monde devient de plus en plus bruyant», déplore Tricia Ashby-Scabis, directrice des consultations à l'American Speech-Language-Hearing Association, auprès du média «Self». En effet, nos écouteurs et casques invitent un son constant dans chaque étape de la journée, même lorsqu'on les utilise pour suivre un podcast ou découvrir une playlist de musique classique très, très chill: ainsi que le rappelle l'experte, le fait d'écouter n'importe quel son qui dépasse 60 à 70 décibels peut causer des dégâts potentiels, à long terme. 

La solution: Bien que cela soit inconfortable (surtout dans un métro bourdonnant de vie ou en passant l'aspirateur), il est possible de limiter le nombre de décibels émis, via les réglages du smartphone. Sur l'iPhone, par exemple, il suffit d'ouvrir les réglages et de choisir le menu «Sons et vibrations». Tout en bas de la liste, vous trouverez l'option «Sécurité des écouteurs» qui vous permet de restreindre le son à 75 décibels, soit le niveau sonore d'un aspirateur (ce qui est déjà pas mal).

D'après la prestigieuse université américaine Johns Hopkins, une autre option très pratique (bien que coûteuse) est de commander des écouteurs faits sur mesure, qui adoptent la forme de votre oreille: «Le son est souvent de qualité supérieure et la forme des écouteurs diminuera les bruits extérieurs». Pas besoin, ainsi, d'augmenter le volume dès qu'une moto rugira tout près de vous. 

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Enchaîner les concerts en live

Au risque de faire les rabat-joie, en pleine saison des festivals, rappelons que la musique live explose les décibels. Depuis 2019, l'Ordonnance son et laser (l'OSL) maintient la limite de 100 décibels pour les manifestations. À noter que cette limite a été mesurée sur une heure de son et que «les volumes sonores peuvent donc dépasser les 100 dB sur de courtes périodes, s'ils sont inférieurs à 100 dB avant et après ces 'pics'».

L'OFS souligne également qu'avec un niveau sonore de 100 dB, l'oreille absorbe cinq fois plus d'énergie acoustique (l'une des principales causes de lésions de l'ouïe) qu'avec un niveau sonore de 93 dB. 

À l'instar des concerts, le média «Self» rappelle que d'autres hobbies comme les sorties en boîte de nuit, le cinéma ou encore les cours de spinning (parfois aussi bruyants qu'une soirée de clubbing) peuvent poser les mêmes risques: «Si vous peinez à entendre une personne qui se trouve à moins d'un mètre et que vous devez élever la voix pour lui parler, cela signifie que que bruit qui vous entoure est trop élevé», précise Tricia Ashby-Scabis. 

La solution: Il ne s'agit évidemment pas d'abandonner vos occupations préférées ou de faire une croix sur les festivals! Il convient toutefois de porter des bouchons d'oreille, afin de protéger au maximum l'audition. Cela est d'autant plus important pour les enfants, surtout lorsqu'ils assistent à des concerts: les pamirs ou casques anti-bruit sont essentiels dans ces contextes.

Tricia Ashby-Scasbis conseille également de choisir sa place avec parcimonie, avant le concert, histoire de ne pas être trop proche des haut-parleurs: «Plus on met de distance entre ses oreilles et le bruit, moins on risque de conséquences.»

3

Les machines bruyantes

Toujours d'après les recommandations de Johns Hopkins, le son émis par tout appareil devrait être suffisamment fort pour être confortablement entendu, mais pas assez sonore pour que vous l'entendiez encore depuis une autre pièce de votre logement ou lieu de travail. 

Selon «Shape», certaines professions sont plus à même d'impliquer des décibels élevés tout au long de la journée: parmi celles-ci, le média américain évoque notamment les dentistes, les conducteurs de poids lourds, les restaurateurs ou encore les personnes travaillant dans des usines ou sur des chantiers: en effet, un marteau-piqueur peut atteindre jusqu'à 130 décibels. 

La solution: Qu'il s'agisse d'un appareil utilisé à la maison ou d'un outil indispensable à votre travail, la protection auditive est cruciale. Dans les contextes professionnels (surtout lorsque l'exposition dépasse 85 décibels), un matériel spécialisé est essentiel sur le lieu d'emploi. Dans les autres situations, la plateforme de Johns Hopkins recommande les bouchons d'oreille ou, une fois de plus, les protections auditives conçues sur mesure. 

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Nos trajets quotidiens

Une moto qui accélère juste à côté de vous, un train dont les freins stridents manquent de vous faire renverser votre café, le chantier bruyant qu'il vous faut absolument longer pour atteindre la gare... Les pendulaires vivent souvent au rythme de bruits puissants. D'après Tricia Ashby-Scabis, il n'est pas rare d'être confronté, durant nos trajets quotidiens, à des sons allant de 91 à 130 décibels. Bien que ces bruits ne soient pas permanents, ils sont souvent suffisamment violents pour endommager notre ouïe sur le long terme. 

La solution: Si vous pouvez anticiper ce type de bruits, Amy Sarow, experte de l'audition pour la plateforme Soundly, également citée par «Shape», propose de porter un casque ou des bouchons d'oreille dès que vous quittez votre domicile. Or, comme il est impossible de prévoir chaque bruit qui percera vos tympans dans l'espace public, la spécialiste conseille d'appuyer sur votre tragus, la petite saillie juste devant l'ouverture de l'oreille, lorsque vous passez près d'un marteau-piqueur, par exemple: «C'est mieux que rien!», commente-t-elle. 

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