Les conseils d’un expert
Comment éviter d’être infesté par les punaises de lit?

Une fois installée dans nos foyers, la redoutable Cimex lectularius s'avère particulièrement difficile à éradiquer. Pour Blick, un spécialiste livre les bonnes pratiques afin d’éviter de vous retrouver assiégé, sans pour autant céder à la paranoïa.
Publié: 11.09.2024 à 17:04 heures
Margaux Sitavanc
Lorsque vous séjournez dans une location de vacances, Didier Frey conseille d'inspecter le lit et le matelas à la recherche d'indices indiquant la présence de punaises de lit.
Photo: Shutterstock

Alors que certains ont peur des serpents ou des araignées, moi, c’est un autre genre d’insecte qui peuple mes cauchemars: la punaise de lit. Depuis un séjour aux États-Unis où j’ai appris son existence (les grandes villes comme New York ou Chicago se battent contre le fléau des «bed bugs» depuis pas loin de 30 ans), ce petit insecte est devenu mon Némésis. Tant et si bien qu’aujourd'hui, je ne pose pas mes valises dans une chambre d’hôtel avant de l’avoir inspectée façon Les Experts. 

Un retour en force

Les punaises de lit, réapparues depuis les années 1990, ont infesté plus d'un foyer sur dix en France ces dernières années — peu importe le niveau de revenus, représentant un lourd fardeau sanitaire et économique, souligne un épais rapport publié en juillet.

Ces petits insectes de la taille d’un pépin de pomme, qui se nourrissent la nuit, principalement de sang humain, se cachent le plus souvent dans les matelas et les sommiers et sont transportées dans les vêtements et les bagages.

Après leur repas, les femelles fécondées pondent, tout au long de leur vie d'adulte. On compte jusqu'à environ cinq œufs par jour dans un endroit abrité de la lumière.

Disparus de la vie quotidienne dans les années 1950, ces insectes ont fait leur grand retour depuis une trentaine d'années dans de nombreux pays développés à la faveur de modes de vie de plus en plus nomades. Mais aussi de consommations favorisant l'achat de seconde main et d'une résistance croissante aux insecticides.

Contrairement à une idée reçue, la présence de punaises de lit chez soi ne traduit pas un manque de propreté. Tout le monde peut être victime d’une infestation à son domicile. Le rapport souligne que le phénomène est totalement indépendant du milieu social. En revanche, le niveau de revenu est un facteur de persistance de l'infestation car la lutte peut s’avérer très coûteuse.

En Suisse, la Confédération conseille de prévenir au lieu de guérir, en appelant un professionnel en cas de doute. Elle indique en outre qu'il vaut mieux ne pas utiliser d'insecticide, puisque cela favorise au contraire la prolifération.

(AFP/Blick)

Les punaises de lit, réapparues depuis les années 1990, ont infesté plus d'un foyer sur dix en France ces dernières années — peu importe le niveau de revenus, représentant un lourd fardeau sanitaire et économique, souligne un épais rapport publié en juillet.

Ces petits insectes de la taille d’un pépin de pomme, qui se nourrissent la nuit, principalement de sang humain, se cachent le plus souvent dans les matelas et les sommiers et sont transportées dans les vêtements et les bagages.

Après leur repas, les femelles fécondées pondent, tout au long de leur vie d'adulte. On compte jusqu'à environ cinq œufs par jour dans un endroit abrité de la lumière.

Disparus de la vie quotidienne dans les années 1950, ces insectes ont fait leur grand retour depuis une trentaine d'années dans de nombreux pays développés à la faveur de modes de vie de plus en plus nomades. Mais aussi de consommations favorisant l'achat de seconde main et d'une résistance croissante aux insecticides.

Contrairement à une idée reçue, la présence de punaises de lit chez soi ne traduit pas un manque de propreté. Tout le monde peut être victime d’une infestation à son domicile. Le rapport souligne que le phénomène est totalement indépendant du milieu social. En revanche, le niveau de revenu est un facteur de persistance de l'infestation car la lutte peut s’avérer très coûteuse.

En Suisse, la Confédération conseille de prévenir au lieu de guérir, en appelant un professionnel en cas de doute. Elle indique en outre qu'il vaut mieux ne pas utiliser d'insecticide, puisque cela favorise au contraire la prolifération.

(AFP/Blick)

Où risque-t-on d’en rencontrer, comment faire pour éviter d’en ramener chez soi ou encore quels sont les signes d’une infestation, les questions sur ces nuisibles sont nombreuses et ont également leur lot de réponses approximatives ou inexactes. Afin de démêler le vrai du faux, Blick s’est entretenu avec Didier Frey, fondateur de la société Scanbug et pionnier de la détection canine en Suisse, à ce jour la méthode la plus efficace pour traquer la bestiole qui s’est même installée un temps chez la reine du shopping Cristina Cordula.

Où trouve-t-on des punaises de lit?

Didier Frey livre une réponse bien peu rassurante: «Aujourd'hui, on peut les retrouver presque n’importe où! Dans les hôtels même cinq étoiles, mais aussi les hôpitaux, les transports en commun, ou les cinémas», indique celui qui parcourt la Suisse depuis 2010 dans le but de traquer ces insectes de la taille d’un pépin de pomme et capables de se faufiler dans des recoins ne dépassant pas l’épaisseur d’une carte de crédit. Néanmoins, selon le spécialiste, les lieux les plus touchés restent les hébergements temporaires comme les hôtels, les gites et autres locations de vacances. 

Comment savoir si on est infesté?

Lorsqu’on pense «punaises de lit», on a souvent en tête des images de piqures rouge écarlate disposées en grappes. Néanmoins, et pour ne rien arranger, les morsures de ces insectes passés maîtres dans l’art de se cacher peuvent ne provoquer aucune réaction et retarder la prise en charge du problème: «Malheureusement, lorsqu’on les voit, c’est que l’infestation est à un stade avancé», indique Didier Frey. 

Pour cette raison, le spécialiste recommande de faire appel à un professionnel si on constate à plusieurs reprises des trainées de sang sur les draps ou encore si l’on découvre des petits points noirs proches des coutures de son matelas ou sur les lattes du sommier, qui sont en réalité les déjections des punaises.

Comment éviter de ramener des punaises de lit chez soi?

Bien que le risque zéro n’existe pas en la matière, Didier Frey indique que des mesures simples suffisent néanmoins pour drastiquement limiter le risque de ramener chez vous un indésirable souvenir de vacances.

En vacances, laisser ses affaires hors d’atteinte

Lorsque vous êtes à l’hôtel ou dans une location de vacances, Didier Frey conseille tout d’abord d’investir dans une valise en coque dure et lisse: «Les punaises ne parviennent pas bien à s’accrocher à ce genre de revêtement», explique l’expert qui conseille, pour encore plus de protection, de stocker cette dernière dans la salle de bain. Ensuite, si certains recommandent de ne pas ranger des habits dans les armoires mais de les laisser dans sa valise fermée, Didier Frey explique qu’il ne faut en tout cas pas les laisser traîner par terre, là où les punaises pourraient facilement s’y cacher ou pire, y pondre des œufs. Un conseil à suivre d’autant plus lorsqu’il s’agit de vos t-shirts et caleçon portés puisque selon une récente étude, la Cimex lectularius aurait un faible pour les vêtements sales. Enfin, l’expert en détection conseille d’inspecter le matelas, en particulier au niveau des coutures, à la recherche d’œufs ou de déjections qui indiqueraient une contamination des lieux. 

Seconde main: laver et renoncer à l'achat de certains objets

Plus écologique et plus durable, acheter de seconde main permet aussi de trouver de véritables pépites. Néanmoins, et comme le suggère le terme-même de «marché aux puces», il peut arriver que votre blouson de créateur vintage ne soit pas le seul trésor que vous rameniez chez vous. Aussi pour éviter toute infestation, Didier Frey prescrit un lavage à au moins 60 degrés, température à laquelle vous pouvez être sûrs que les punaises auront succombé. En revanche, et pour avoir vu de trop nombreux cas de contamination par ce biais, Didier Frey conseille de renoncer à faire l’acquisition de lits, matelas ou canapés de seconde main.

Dans les transports ou au cinéma, ne pas céder à la psychose

«Si par malheur vous vous trouvez dans un cinéma, un train ou un bus infesté et qu’une punaise vient de glisser dans une de vos poches ou y pond des œufs, il n’y a vraiment rien que vous puissiez faire. C’est vraiment la faute à pas de chance, mais heureusement ces cas sont rares et il ne faut pas s’empêcher de vivre», tempère Didier Frey.

Peut-on se débarrasser soi-même des punaises?

Sur cette question, Didier Frey, qui précise que Scanbug ne propose pas de service de désinfestation, est catégorique: «Il n’est pas possible de venir seul à bout d’une infestation de punaises de lit». Et de poursuivre «Les produits chimiques disponibles dans le commerce et présentés comme efficaces contre les punaises de lit sont inefficaces et risquent même d’empirer la situation en dispersant les punaises aux quatre coins de l’appartement ou en créant des résistances».

Qu’en est-il de la terre de diatomée ou de la terre de Sommières, dont des chercheurs ont récemment découvert l’efficacité pour tuer les punaises? «Cela peut effectivement fonctionner pour les très petites infestations, mais le problème, c’est que la mort n’est pas instantanée et que les femelles peuvent continuer à pondre des œufs dans ce délai. C’est pour cette raison, et pour éviter la dispersion des punaises, qu’on recommande toujours de se faire aider par un professionnel», conclut Didier Frey.

La détection canine, efficace à presque 100%

Précurseur, Didier Frey a été le premier à introduire la détection canine en Suisse après avoir effectué une formation en Floride dans les années 2000. Aujourd'hui, ce passionné parcourt la Suisse avec ses deux chiens, Ice le berger malinois et Pagaille le berger hollandais. Ensemble, ils débusquent les punaises de lit ou effectuent des détections préventives chez les particuliers, mais également dans les hôtels, les cinémas ou encore les transports publics.

«Lorsqu’on est au début de l’infestation, il est quasiment impossible de trouver le nid des punaises sans démonter toute la structure et y passer des heures. Le chien, grâce à l’entrainement et à son flair, est capable de détecter avec une fiabilité de 95% les individus vivants et même les larves en quelques minutes», explique Didier Frey. Comme disent les américains: «better be safe than sorry».

Précurseur, Didier Frey a été le premier à introduire la détection canine en Suisse après avoir effectué une formation en Floride dans les années 2000. Aujourd'hui, ce passionné parcourt la Suisse avec ses deux chiens, Ice le berger malinois et Pagaille le berger hollandais. Ensemble, ils débusquent les punaises de lit ou effectuent des détections préventives chez les particuliers, mais également dans les hôtels, les cinémas ou encore les transports publics.

«Lorsqu’on est au début de l’infestation, il est quasiment impossible de trouver le nid des punaises sans démonter toute la structure et y passer des heures. Le chien, grâce à l’entrainement et à son flair, est capable de détecter avec une fiabilité de 95% les individus vivants et même les larves en quelques minutes», explique Didier Frey. Comme disent les américains: «better be safe than sorry».

En cas de doute et au vu de la rapidité avec laquelle la bestiole se reproduit (une femelle adulte pond entre 2 et 5 œufs par jour!), Didier Frey conseille de procéder à une détection canine dans le but de confirmer ou d’exclure une infestation de votre logement. Enfin, en cas de résultat positif et lorsque l'on est locataire, il faut alors contacter sans attendre sa régie immobilière. 

Démonstration de la recherche de punaises de lit avec Didier Frey et Ice le berger malinois:

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