On le sait, le blues de la rentrée n’épargne pas grand monde. Alors que les vacances sont terminées pour la plupart d’entre nous et qu’il est temps de reprendre le chemin du bureau ou de l’école, le secret pour garder le moral est bien souvent de s’accrocher au positif. Comme, par exemple, le fait que cette nouvelle saison 2024-2025 s’annonce passionnante sur le front des séries.
Que les amateurs de fantasy, les adorateurs de l’espionnage ou les fashion victims se rassurent: il y en aura pour tous les goûts, y compris le leur! Voici une sélection de neuf pépites qui arrivent très vite sur nos plateformes.
«Les Anneaux de pouvoir», saison 2
Le format sériel apprend parfois à être patient. La première saison des «Anneaux de pouvoir», diffusée il y a maintenant deux ans, avait parfois trop usé de cette ficelle, en présentant une myriade de personnages issus de l’univers du «Seigneur des Anneaux» (l’histoire de la série se déroule des centaines d’années avant celle de la trilogie) qu’il fallait suivre longuement et, parfois, assez lentement.
Un mystérieux inconnu, des Hobbits, quelques Hommes, un Elfe habile (Arondir) et une Elfe tête brûlée (Galadriel) avaient ainsi remorqué une intrigue parfois faiblarde. En saison 2, les voici confrontés plus directement à la montée en puissance de Sauron, dont l’identité a été dévoilée en fin de saison 1, et à la fabrication des fameux anneaux de pouvoir. L’embargo qui pèse encore sur ces huit nouveaux épisodes nous empêche d’en dire trop, mais il est très satisfaisant de voir la patience enfin récompensée et les différents arcs narratifs s’emballer. Avec, en prime, l’assurance de retrouver la beauté plastique de la saison 1.
Huit épisodes à voir sur Prime Video à partir du 29 août
«The Fortress»
Et si la crise climatique s’aggravait, poussant le monde entier, Europe comprise, au bord du chaos? Et si, alors, un pays décidait de se barricader pour vivre en auto-suffisance? Voici le postulat de départ de l’excellente «The Fortress». Cette dystopie norvégienne a l’intelligence et l’originalité de se départir de la traditionnelle partition de la planète entre pays riches et pays pauvres. Ici, c’est certes la Norvège qui érige un mur pour empêcher tout étranger de passer. Mais le camp de réfugiés qui se forme devant est peuplé de Britanniques, de Français (et probablement également de Suisse), précipités là par des épidémies, des guerres et des famines. Lorsqu’un mystérieux virus frappe les élevages de saumon, puis touche les humains, la forteresse dont le pouvoir norvégien est si fier se mue peu à peu en prison…
Avec une grande intelligence et beaucoup de savoir-faire scénaristique, «The Fortress» mêle inquiétudes médicales, climatiques et politiques. Car outre la course contre la montre pour trouver un remède, ce sont bien les choix des autorités qui sont questionnés dans ces six épisodes haletants. La série interroge la tentation totalitaire par temps de crise et les houleuses tensions entre impératifs sanitaires et velléités électorales. Passionnant.
Six épisodes disponibles le 2 septembre sur Canal+
«Slow Horses», saison 4
Voilà trois saisons déjà que cette série d’espionnage pas comme les autres a réussi à conquérir son public, et elle s’apprête une nouvelle fois à faire l’unanimité. Dans «Slow Horses», les héros sont des losers, dont les fautes professionnelles sont si grandes qu’ils ont été tout bonnement placardisés au sein du MI5, les services de renseignement intérieurs britanniques. Cela ne les empêche pourtant pas de mener l’enquête, découvrir des groupuscules d’extrême droite qui menacent la sécurité de l’État ou démanteler des réseaux d’espions russes. Même si les opérations ne sont certes pas exemptes de maladresses.
C’est précisément l’incompétence de ses personnages qui fait tout le sel de «Slow Horses», servie par ailleurs par un casting époustouflant. Gary Oldman incarne le chef de ces rebuts de l’espionnage, Jackson Lamb, brillant dans son genre mais bien trop misanthrope (et alcoolique) pour être réintégré. À ses côtés, Kristin Scott-Thomas ou Jack Lowden (vu dans le «Dunkerque» de Christopher Nolan) font aussi des étincelles.
Six épisodes diffusés chaque semaine à partir du 4 septembre sur AppleTV+
«Twilight of the gods»
Cela fait hélas bien longtemps que le nom de Zack Snyder n’est plus gage de qualité dans l’industrie du cinéma et de la série. Mais là, force est d’avouer qu’on a très envie de donner sa chance au produit. «Twilight of the gods» est une série d’animation qui prend racine dans la mythologie nordique. Leif, un roi, et Sigrid, une guerrière, se rencontrent sur un champ de bataille. Maudits par le Dieu Thor, ils devront traverser des terres fantastiques et affronter bien des démons pour survivre.
Une histoire d’amour, de deuil et de vengeance qui a mis l’eau à la bouche avec ses premiers visuels. Réalisée par un studio français, Xilam (à qui l’on doit les mythiques «Zinzins de l’espace» et «Oggy et les cafards»), «Twilight of the gods» s’annonce aussi belle qu’épique, avec la délicatesse conférée par la 2D. Et au vu des scènes de bataille et de sexe, voici un nouvel argument pour ne pas réserver l’animation aux enfants.
Huit épisodes disponibles à partir du 19 septembre sur Netflix
«Agatha All Along»
Une (bonne) surprise pourrait-elle en cacher une autre? En 2021, l’inattendue «WandaVision» avait dynamité les séries Marvel sur Disney+, en proposant une histoire à la fois drôle, très référencée et intrigante autour du personnage de Wanda Maximoff, la sorcière rouge fiancée avec Vision. Celle-ci vivait alors dans une banlieue américaine tranquille, épaulée par une délicieuse voisine, Agatha, qui se révélait ensuite être elle aussi une sorcière… nettement moins sympa que prévu.
Programmée en septembre, «Agatha All Along» est une série dérivée de «WandaVision» et concentrée sur ce personnage aussi effrayant que fascinant, déterminé à récupérer ses pouvoirs après les avoir perdus. La présence dans le rôle titre de Kathryn Hahn, mais aussi celle d’Aubrey Plaza (si convaincante dans la saison 2 de «The White Lotus») suffisent à éveiller notre curiosité.
Neuf épisodes disponibles chaque semaine à partir du 19 septembre sur Disney+
«The Penguin»
Vous trouvez que les séries manquent de vrais grands méchants en ce moment? Vous allez être servi avec «The Penguin», la dernière production de la plateforme de Warner, Max (disponible en Suisse via Canal+). Colin Farrell y reprend le rôle du fameux Pingouin, l’un des plus féroces antagonistes de Batman, qu’il tenait déjà dans le film avec Robert Pattinson. Méconnaissable, l’acteur irlandais met la ville de Gotham à feu et à sang pour tenter de prendre le contrôle du trafic de drogue, tandis que la mort d’un parrain menace le fragile équilibre des différents groupes mafieux locaux.
«The Penguin» reprend les motifs de Batman, notamment celui de la ville gangrenée par la corruption et les malversations, mais aussi les antiennes des vilains des comics (des promesses faites à sa maman et une incapacité à entretenir des relations sociales saines) pour livrer un nouveau spectacle sombre et pétaradant. Et comme même les méchants ont droit à des antagonistes, le Pingouin se retrouvera confronté à (presque) pire que lui en la personne d’une fille de mafieux complètement psychopathe, jouée par l’actrice Cristin Milioti.
Huit épisodes diffusés à partir du 20 septembre sur Canal+
«La Maison»
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la mode a beaucoup inspiré les séries en 2024. Tout a commencé avec un élégant biopic de Cristobal Balenciaga sur Disney+, puis la diffusion de «The New Look» sur AppleTV+, qui reste à ce jour la seule véritable catastrophe industrielle de la plateforme. «Becoming Karl», le biopic consacré à Lagerfeld encore sur Disney+, est venu relever le niveau. Et «La Maison» ferme le ban en cette rentrée. Série purement fictive, celle-ci raconte l’histoire d’une maison de haute couture familiale, Ledu, fragilisée par la fuite d’une vidéo dans laquelle on voit son directeur, Vincent, tenir des propos racistes. Son bras droit et ex-mannequin préférée, Perle Foster, embauche alors une jeune styliste, Paloma Castel, pour reprendre la marque.
Quelque part entre «Succession» et «Balenciaga», la série navigue entre la remise en question du monde de la mode (notamment à l’aune des préoccupations environnementales), l’exploration de la complexité des liens familiaux et le monde impitoyable des grandes entreprises qui se livrent une concurrence féroce. Elle bénéficie d’un casting impressionnant, de Lambert Wilson en boomer qui s’accroche à son siège à la toujours admirable Amira Casar, en passant par Carole Bouquet.
Dix épisodes diffusés chaque semaine à partir du 20 septembre sur AppleTV+
«Rematch»
Depuis le succès surprise du «Jeu de la Dame» sur Netflix, tout le monde est enfin convaincu que les échecs sont un bon sujet de série. «Rematch», co-production internationale, vient en apporter une preuve supplémentaire. L’histoire (entièrement vraie) commence en 1996, lorsque le géant américain IBM propose un match inédit au champion d’échecs Gary Kasparov: affronter Deep Blue, un ordinateur. L’homme accepte et bat la machine. Puis, la vice-présidente d’IBM le convainc de laisser à Deep Blue une chance de prendre sa revanche l’année suivante.
Six matchs et autant d’épisodes qui, bien sûr, parlent moins de stratégies aux échecs que d’intelligence artificielle, de rapport aux machines et de ce qui fait la supériorité (ou non) de l’ingénierie sur le cerveau humain. «Rematch» est aussi une variation autour de la performance et de l’ambition, qui peut porter les hommes aux nues, comme les détruire implacablement.
Six épisodes disponibles à partir du 2 octobre sur Arte.tv
«Disclaimer»
Lorsque l’un des cinéastes les plus intéressants de sa génération se met à la série, on est obligé d’y prêter une oreille attentive. D’autant qu’Alfonso Cuarón n’est pas seulement le réalisateur du meilleur Harry Potter («Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban»), d’un film d’espace impressionnant («Gravity») et de l’un des plus grands long métrages du XXIe siècle (oui oui, il s’agit bien des «Fils de l’homme»). Il est aussi l’un des tout premiers à avoir pris le virage des plateformes, avec son magnifique film «Roma» produit par Netflix en 2018.
Sa série, «Disclaimer», est l’adaptation d’un roman de Renée Knight qui raconte la descente aux enfers d’une journaliste, dont les (vilains) secrets sont révélés dans un livre déposé un jour par un inconnu dans sa boîte aux lettres. Commence alors pour cette femme une course pour retrouver l’expéditeur, mais aussi pour solder les comptes de son passé avant que sa famille ne découvre tout. Si vous n’êtes pas encore totalement convaincu, sachez que Cate Blanchett tient le rôle principal.
Sept épisodes à voir à partir du 11 octobre sur AppleTV+