Le millésime 2024 n’a pas été des plus faciles. Les gelées tardives, la grêle et les fortes pluies ont mis à mal les raisins. Afin de limiter le risque économique pour les viticulteurs, le plus grand canton viticole de Suisse a pris les devants.
«Les conditions météorologiques actuelles entraînent des stagnations de l’accumulation des sucres dans les raisins», peut-on lire dans le communiqué de presse du Service de l’agriculture du Valais publié début octobre.
Pourriture dans les vignobles
Les précipitations ont été de 80 à 95% supérieures à la moyenne sur plusieurs années: à titre de comparaison, le canton du Valais table sur 600 litres de pluie par mètre carré et 2000 heures d’ensoleillement par an. La météo humide a ouvert la voie à la pourriture grise et à la pourriture acétique, signifiant que les grains et les parties de grappes touchés ont dû être éliminés pendant les vendanges, au prix d’un travail pénible et fastidieux qui rend la récolte encore plus chère. Il s’agit donc de vendanger au plus vite.
Compenser les pertes financières
Il se peut ainsi que les raisins n’atteignent pas la teneur minimale légale en sucre pour les vins AOC. Si tel est le cas, les producteurs ne pourront mettre en bouteille que des vins de pays, négociés sur le marché à un prix beaucoup plus bas. Autrement dit, les producteurs risquent non seulement de voir leurs coûts de récolte augmenter, mais aussi de subir des pertes financières à la vente de leurs vins.
Voilà pourquoi, pour les cépages blancs amigne, arvine, completer, marsanne blanche, roussanne, savagnin blanc (traminer), pinot gris et sylvaner (johannisberg), la teneur minimale en sucre requise a été abaissée de 85,6 à 80,3 degrés Oechsle. Le pinot noir et le gamay peuvent quant à eux être vinifiés avec 2,7 degrés Oechsle de moins. Les exigences minimales sont ainsi identiques à celles du pinot noir (blauburgunder) de l’AOC Grisons.