Le jardin de Simone Infanger est unique en Suisse, et ce n’est pas pour sa collection de nains de jardin ou sa variété de plantes. Comme les personnes qui décorent chaque année leur maison et leur devanture avec des décorations de Noël, l'aide soignante pour la compagnie Spitex transforme sa propriété en véritable jardin des horreurs à l’occasion d’Halloween. Citrouilles et squelettes en plastique envahissent sa maison à Freienstein dans le canton de Zurich.
«C’est sans aucun doute ma fête préférée de l’année», se réjouit Simone Infanger. «J’aime les crânes et tout ce qui relève du mystique.» Son fils de dix ans, Lior, partage son enthousiasme: «Je pense qu’Halloween est mieux que Noël, même s’il n’y a pas de cadeaux. C’est juste plus amusant».
Le garçon conduit fièrement les visiteurs ou ses camarades de classe à travers le jardin de sa mère. Cette année, Simone a mis en place un circuit ouvert à tous les passants et voisins curieux. Âmes et cœurs sensibles s’abstenir car d'effroyables surprises jalonnent le parcours: des silhouettes effrayantes qui font du bruit, une araignée qui sort de sa cachette ou un bambin mort-vivant à califourchon sur un cheval à bascule qui chante une comptine pour enfants… tout a été pensé pour donner la chair de poule. Afin de réaliser ce décor, la mère de famille a collecté près de trois kilos de fausse toile d’araignée et des centaines d’os, de crânes et d’objets effrayants.
Une passion qui a commencé il y a dix ans
Cela fait trois ans que Simone Infanger décore son jardin en grande pompe pour Halloween. «Cela fait dix ans que je collectionne ces objets de décoration. C’est à ce moment-là que j’ai perdu mon père et que j’ai commencé à collectionner les crânes.» Avant son décès, Simone vivait plus loin. Depuis qu’elle habite la maison de Freienstein, elle a transformé son jardin en un lieu de terreur. «Je veux faire plaisir et divertir les gens. Les enfants adorent venir, et les adultes apprécient également le résultat.» Cette semaine, une patrouille de police s’est même arrêtée devant sa maison. «J’ai d’abord pensé, 'Oulah!', mais les policiers voulaient juste prendre quelques photos parce qu’ils trouvaient ça cool», raconte la Zurichoise.
On lui a même passé commande pour ses talents de décoration: début septembre, elle a transformé un café de Winterthur en une grotte effrayante et a hanté l’endroit un soir avec son fils déguisé. «C’était génial», sourit-elle. L’année prochaine, elle pourrait même réitérer l'expérience pendant une semaine.
«J’avais besoin d’un projet pour remonter la pente»
Le projet de décoration de cette année est les plus important que Simone Infanger ait jamais mis sur pied. Elle explique avoir passé environ 30 heures à accrocher des toiles d’araignée, à installer des objets et à sculpter des citrouilles.
Cette histoire et cette motivation prennent source dans des événements tragiques: «J’avais désespérément besoin d’un projet pour remonter la pente. Au début de l’année, le père de mon fils est décédé, ainsi qu’un très bon ami dont je m’occupais depuis des années.» Après ces deux deuils, elle avoue s’être repliée sur elle-même. «Ce projet m’a aidé à sortir et à être de nouveau heureuse.»
Elle attend avec impatience ce week-end d’Halloween. Pendant que les enfants parcourront le quartier pour faire la chasse aux bonbons, la famille et les amis se réuniront sur le patio de Simone Infanger pour fêter Halloween ensemble. «Je vais faire un bol à punch avec de la glace sèche, qui va ensuite fumer joliment. Quelqu’un va hanter le jardin, même si la nuit, il est de toute façon impressionnant et effrayant puisque toutes les toiles d’araignée sont phosphorescentes et brillent dans le noir.»