Sylvia Heri et François Heitz ont longtemps rêvé d’acheter un vieux château et de le rénover. «Quand on a des rêves, il faut essayer de les réaliser. On ne sait jamais quand il est trop tard», explique François Heitz. Le Zurichois a gagné sa vie en tant que conseiller d’entreprise, puis, dernièrement, en étant à la direction d’une start-up. Il en a finalement eu assez des réunions et des voyages d’affaires interminables et a choisi de quitter son emploi. Pour lui, le moment était venu de réaliser ce rêve de longue date avec sa femme.
Un domaine délabré au charme incomparable
Le couple a visité plusieurs propriétés à vendre en France, avant de trouver son bonheur à Nérac, dans le sud-ouest du pays.
«Nous avons visité tellement de biens, mais je me suis senti immédiatement attiré, presque par magie, par cette maison qui se trouvait dans un lieu extraordinaire. Même si elle était dans un état assez délabré», se souvient le Zurichois.
Sylvia Heri a elle aussi été immédiatement séduite par le potentiel de la maison. En août 2019, ils signent le contrat de vente. La propriété de 40'000 mètres carrés leur a coûté moins d’un million de francs. «En Suisse, un tel bien aurait été hors de prix. Dans l’agglomération de Zurich, un petit appartement coûte aujourd’hui environ un million», nous explique François Heitz.
L’histoire du domaine n’est pas anodine. Il y a 500 ans, le roi de France Henri IV utilisait le manoir et ses dépendances comme pavillon de chasse. Le couple suisse vit aujourd’hui dans la maison de maître, entièrement rénovée par leurs soins. Depuis 2021, ils gèrent également un petit hôtel-boutique, la «Maison Duroy», avec deux chambres d’hôtes et une troisième chambre devrait s’ajouter au printemps. En 2021, les Zurichois ont également rénové et transformé l’ancienne ferme du terrain en un appartement de deux pièces avec cuisine pour accueillir leurs parents, amis ou des vacanciers.
Des tutos YouTube pour rénover la maison
François Heitz a effectué lui-même les principaux travaux de rénovation. À l’exception du nouveau chauffage par pompe à chaleur, installé par des artisans locaux, et les travaux électriques qui ont été réalisés par des professionnels. Peinture, plâtre, installation de la cuisine, le Suisse a réalisé le reste des travaux avec l’aide de tutoriels en ligne sur la plateforme YouTube.
Le plus grand défi lors des travaux? L’absence de plans. Il était alors presque impossible de savoir où passaient les conduites. «Désormais je sais exactement où se trouve quoi. Je peux, si nécessaire, effectuer moi-même toutes les réparations. Dans une maison aussi ancienne, il y a toujours des travaux à réaliser.»
Même si le Zurichois travaille sept jours sur sept, il ne se sent pas stressé et apprécie le temps investi dans son nouveau projet. «Je ne considère pas cela comme un travail, mais comme une occupation utile.»
Lors des travaux de rénovation, il était important pour le couple de conserver le charme ancien des bâtiments. Les façades extérieures ont été laissées en l’état, seuls les volets ont été repeints. La plupart des sols ont simplement été rafraîchis. «En France, la structure des anciens bâtiments est plutôt bonne», explique le maître d’ouvrage.
La Toscane de la France, mais avec peu de touristes
En plus du calme et de la beauté du paysage, le couple apprécie la gastronomie et le vin français. «Notre région est aussi appelée la Toscane de la France. Mais il y a moins de touristes et c’est moins cher», plaisante le Zurichois.
La cuisine ainsi que le salon et la salle à manger de l’ancienne maison de maître sont ouverts aux hôtes et les repas, préparés par François lui-même, sont servis sur une grande table conviviale. «Nous avons beaucoup d’ingrédients qui proviennent de notre potager dans le jardin, et pour le reste, nous l’achetons au marché ou dans les magasins de Nérac. Chez nous, l’ambiance est très familiale. Nous avons d’ailleurs noué des amitiés avec certains clients.»
La «Maison Duroy» n’a aucun employé. «Nous avons délibérément choisi d’avoir une maison petite mais raffinée, où nous pouvons nous occuper de tout, en ayant encore du temps pour nos amis, nos invités et pour nous-mêmes», explique le Suisse.
Fin de la relation à distance en vue
Les débuts en tant qu’hôtes en été 2021 se sont mieux déroulés que prévu, malgré la pandémie et les diverses fermetures liées aux mesures contre le Covid. Sylvia, qui travaille dans la finance, a jusqu’à maintenant conservé son emploi et fait la navette entre la Suisse et la France. Mais bientôt, elle quittera son studio à Herrliberg (ZH) et son travail en Suisse pour s’installer définitivement en France. D’ici là, son mari continue les rénovations et l’extension du potager, tout en s’occupant de gérer la maison d’hôtes.
«Nous sommes très heureux de pouvoir bientôt nous occuper ensemble de notre 'bébé' en France et de pouvoir enfin passer tout notre temps ensemble».
(Adaptation par Céline Pétremand)