Terminé! Alors qu’il lui reste en théorie trois semaines avant d’achever son unique mandat présidentiel, Joe Biden, est déjà absent de la Maison Blanche.
Pas absent physiquement. Le chef de l’État américain est bien là, malgré son état de santé plus que défaillant. C’est bien lui, en fidélité à ses convictions, qui vient de commuer la peine de mort encourue par 37 criminels emprisonnés sous juridiction fédérale, en une peine de prison à perpétuité incompressible.
Joe Biden et son secrétaire d’État Antony Blinken nourrissent aussi l’espoir, avant que la parenthèse de l’histoire se referme sur eux, d’obtenir un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages israéliens encore détenus par le Hamas. Mais pour le reste, tout est fini. Élu sans coup férir le 5 novembre, Donald Trump est d’ores et déjà le 47e président des États-Unis.
Clap de fin pour les guerres?
Inutile, donc, d’attendre l’investiture présidentielle du 20 janvier 2025 à Washington, précédée par le vote du Congrès le 6 janvier (on se souvient de l’assaut des Trumpistes contre le Capitole, le 6 janvier 2021), pour s’interroger sur ce que Donald Trump va faire, une fois de retour au pouvoir. Il suffit de lire, chaque jour, les dizaines de communiqués publiés par la «Rapid Reaction Force» de son équipe de transition, basée dans son golf de Mar-a-Lago (Floride).
La réalité? Trump est déjà omniprésent. Depuis un mois et demi, les nominations à tous les postes clés de l’administration – des futurs membres de son gouvernement à leurs adjoints, en passant par les ambassadeurs – sont tombées en rafales. Dès les premiers jours de janvier, son émissaire pour l’Ukraine, le général Keith Kellogg, se rendre à Kiev puis sans doute à Moscou.
Benjamin Netanyahu, dont Trump est depuis toujours un fervent soutien, assistera pour sa part à «l’inauguration» du nouveau locataire de la Maison Blanche. Une cérémonie à laquelle ce dernier a invité le président chinois Xi Jinping, dont la réponse n’est pas encore connue. Sauf qu'en recommandant ce vendredi 27 décembre à la Cour Suprême de ne pas interdire TikTok, le géant chinois des réseaux sociaux, Donald Trump vient de lui envoyer un signal de conciliation…
Le 20 janvier ou le jour J
La société américaine a, elle aussi, anticipé ce mois de janvier durant lequel la nouvelle administration Trump sera en mode «branle-bas de combat». Avec pour ambition d’édicter des mesures dès l’investiture sur l’immigration et, peut-être, sur certains tarifs douaniers. Le naufrage de la fin de la présidence Biden est acté. Tous – migrants, patrons, ouvriers, spéculateurs financiers ou milliardaires – scrutent les faits et gestes de Trump et de son inséparable associé Elon Musk. Avec, dans toutes les têtes, une seule et même interrogation: va-t-il vraiment faire ce qu’il a promis? Ou du moins essayer.
Or la réponse est à 99% acquise. Oui, Trump II va vouloir forcer la porte. Son objectif est de bousculer le pays, son armée, ses institutions, sa classe politique, ses processus démocratiques. Quoi qu’il décide le 20 janvier, les États-Unis trembleront et le monde subira les inévitables secousses que cela va engendrer. Prenez le cas du Canada, que Trump traite ouvertement depuis son élection comme un pays vassal, comparable selon lui à un 51e État. Prenez le Panama, que l’ancien promoteur immobilier New Yorkais propose ni plus ni moins de déposséder de son canal, dont les États-Unis ont pourtant restitué le contrôle en 1977.
Ces déclarations intempestives sont autant de coups de sondes. Trump sonne l’alarme. Ceux qui ne l’entendent pas doivent se réveiller d'urgence, en oubliant Biden et la Constitution. Donald Trump est déjà président!