Nouvelle directrice de Lausanne à Table
«On se demandait si le public allait revenir après la pandémie»

Marine Gasser prend la tête de l'association Lausanne à Table à partir du 1er septembre. Entre séquelles du Covid et prochains événements, elle nous raconte ses grands défis et ses projets pour les mois à venir.
Publié: 04.09.2022 à 15:28 heures
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Dernière mise à jour: 05.09.2022 à 12:20 heures
L'édition 2022 du Miam festival a battu tous les records de participation.
Photo: Keystone
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Camille BertholetResponsable des Nouvelles Audiences

Elle me reçoit le sourire jusqu'aux oreilles, bien que je vienne la rencontrer au premier jour de ses nouvelles fonctions: engagée comme stagiaire dans l'association Lausanne à Table il y a cinq ans, Marine Gasser a été nommée nouvelle directrice mi-juillet par le comité. Elle succède à Elise Rabaey, qui était à la tête de l'association depuis dix ans. Composée d'un comité de 10 personnes et de plus de 200 membres, Lausanne à Table oeuvre au maintien du lien entre le public et les acteurs de la gastronomie locale en organisant des événements phares bien connu des Romands, tel que le Miam Festival. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le programme est chargé.

Stagiaire il y a cinq ans, aujourd'hui directrice: vous avez connu une ascension pour le moins rapide... Comment vous sentez-vous?
Marine Grasser: Se retrouver directrice de l'association n'est finalement pas un grand choc, dans le sens des responsabilités qui m'incombent maintenant: cela fait des années que je travaille ici, je connais l'équipe et le fonctionnement. C'est sûr que ça change le rythme et que j'ai beaucoup de choses à gérer, surtout cette première semaine.

Doit-on s'attendre à des changements radicaux sous votre direction?
Je ne compte pas révolutionner Lausanne à Table! Mais j'aimerais réfléchir à des changements, de nouvelles personnes vont arriver dans l'équipe et il faudra qu'on discute de leur vision aussi, pour présenter des idées fraîches au comité. Pour être honnête, pour l'instant je ne sais pas. Mais pas de panique, on maintient les événements auxquels les gens tiennent beaucoup, le Miam Festival et la Fondue d'automne ne disparaîtront pas demain.

Quels sont les grands défis qui vous attendent?
J'aimerais beaucoup que cette nouvelle équipe fonctionne, qu’elle se mette en osmose. C'est un défi que de reprendre les rênes d’une association tenue avec brio depuis 10 ans par Elise Rabaey. Je suis là depuis longtemps, ce qui est autant un piège qu’un cadeau. Je dois amener ma patte tout en gardant l'ADN de l'association. Lausanne à Table et moi sommes un vieux couple avec une routine, qu'il me faut changer.

Quel bilan vous tirez des événements de cette année après deux ans de pandémie? Le public est-il toujours au rendez-vous?
La pandémie a été intéressante pour l'association parce qu'on n'a pas arrêté de travailler, on l'a juste fait différemment, ce qui nous a forcés à réfléchir à de nouvelles stratégies. Pour le pique-nique du 1er Août par exemple, on a remplacé l'événement par un cabas du 1er Août qui a beaucoup plu et qui sera pérennisé.

On a aussi appris à faire les choses à la dernière minute et pour ne rien vous cacher, ça reste un piège aujourd'hui, car on a encore tendance à tout organiser tardivement. Mais côté public, cette année, ça a été la folie. Je n'ai pas fermé l'oeil la nuit d'avant le Miam Festival, parce qu'on se demandait si les gens allaient revenir. Finalement, on a battu notre record avec plus de 50’000 participants.

Comment recréer le lien entre consommateurs et restaurateurs ou producteurs après la pandémie et l'explosion des plateformes de livraison?
Même si la pandémie a été un moment difficile, j'ai l'impression que les gens se sont rendu compte de l’importance des producteurs et des agriculteurs et que pour ces professions-là, le fossé s'est creusé à la réouverture. Pour les restaurateurs, les difficultés sont toujours présentes, notamment le manque de personnel. J'aimerais que le fossé entre public et acteurs de la gastronomie ne se creuse pas. Notre défi, c'est de favoriser les interactions directes et d’essayer de les faire se comprendre. C'est très important que le public comprenne le travail de dingue qu'il y a derrière pour justifier le prix des producteurs.

Quelles sont vos relations avec la ville de Lausanne?
La ville a un fort engagement en faveur de la gastronomie et soutient beaucoup Lausanne à Table. Depuis peu, la forme de ce soutien a évolué et consiste en une subvention. Nous avons bien sûr toute la liberté d'organiser ce que nous voulons et pouvons collaborer avec la ville ainsi que d'autres partenaires.

Un événement à ne pas louper?
Du 21 au 25 septembre, nous avons notre événement «Un aliment une histoire», avec le bureau lausannois pour les immigrés à la place du Tunnel, qui est un lieu de la gastronomie lausannoise même si on n'y pense pas souvent. L'idée de cet événement est de parler des aliments en profondeur, grâce à des repas, des conférences, des ateliers. Il faut vous inscrire rapidement, car les places partent vite!

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