Vous n'en avez pas marre de manger toujours les mêmes sushis? A ceux qui répondent oui, le restaurant genevois Misuji propose une sympathique variante, à la croisée du Mexique et du Japon: des tacos japonais. A moins qu'il ne s'agisse de sushis mexicains? On s'y perd un peu, signe, sans doute, d'une fusion réussie, qui réunit de petites tortillas de blé avec des garnitures typiques du Soleil levant: du thon rouge épicé sauce yuzu, de l'anguille marinée ou encore de la chair de crabe et tobiko…
On connaissait le sushi burger, le sushi donut, ce n'était donc qu'une question de temps avant que débarque le sushi taco. Vérification faite, ça existe depuis quelques années aux États-Unis et ailleurs, parfois avec une galette en feuille d'algue nori séchée en lieu et place d'une tortilla.
Je ne crois pas en avoir vu en Suisse romande alors accordons-leur la primeur. D'autant qu'il ne faut pas y voir une tendance éphémère peu réfléchie: les tacos japonais du Misuji sont vraiment bien fichus. Il faut dire que le resto, récemment rafraîchi, n'est pas né de la dernière pluie: c'est l'un des plus anciens restaurants de sushis à Genève, qui en sert des traditionnels, faits minute par un vrai sushiman, depuis plus de 20 ans.
Des tortillas artisanales, la base
«A l'époque, faire des sushis était innovant», se souvient le fondateur Stéphane Menkes. Il est vrai qu'après 20 ans de sushi-mania, ça l'est moins aujourd'hui. «On a voulu continuer à innover pour proposer quelque chose de nouveau qui nous différencie de la concurrence, poursuit-il, mais toujours en faisant sens pour le client.» C'est donc vers la fusion qu'il s'est orienté. Il en a d'ailleurs l'expérience: son autre restaurant, le Pakùpakù à Carouge, est connu pour sa cuisine fusion asiatique.
Les tortillas servies au Misuji sont fabriquées par Los Tacos, une tortilleria sise à Carouge. Pour qui n'a jamais goûté de tortillas de blé ou de maïs faites maison, croquer dans ces petites galettes moelleuses est une épiphanie. Elles pourraient toutefois être servies un peu plus chaudes, pour créer un chouette contraste avec la fraîcheur des garnitures.
Huit tacos sont à la carte, tous proposés entre six et huit francs. Certains sont issus de plats par ailleurs proposés au restaurant, quand d'autres ont été spécialement développés pour les tacos: le tataki de bœuf par exemple, accompagné d'avocat, de laitue croquante, d'oignons frits et d'une sauce yakitori, est délicieux. Mention spéciale au Californian et sa chair de crabe (de la bonne, pas de la bouillie de surimi) bien mise en valeur par la sauce yuzu. Me gusta!
Tous ces petits tacos ont été imaginés comme des finger food à grignoter à l'heure de l'apéro. Mais on peut tout à fait en liquider quelques-uns lors d'un repas, ou en entrée, avant d'attaquer quelques excellents sushis. Du beau travail, fait minute, devant les clients, des ingrédients ultra-frais et une touche d'originalité: marre des sushis ou non, ces tacos japonais méritent de finir dans votre estomac.
Misuji
49, bvd du Pont-d’Arve, Genève