Entre 1300 et 1800 francs par mois: c’est ce qu’un enfant coûte à ses parents en Suisse, selon les calculs de l’Office zurichois de la jeunesse, mis à jour chaque année et servant de référence à de nombreux cantons pour le calcul des pensions alimentaires.
Découvrez nos derniers articles éco
L’arrivée d’un bébé entraîne des dépenses liées à l’achat de mobilier adapté, poussette, habits, couches, soins médicaux, etc. Puis, en moyenne, les dépenses mensuelles pour un enfant âgé de 1 à 4 ans se décomposent ainsi: 285 CHF pour l’alimentation, 105 CHF pour les habits, 520 CHF pour le logement (l’équivalent d’une chambre), 70 CHF pour les dépenses du ménage, 115 CHF d’assurance-maladie, 175 CHF de frais médicaux et 50 CHF de loisirs et déplacements. Soit un total de 1320 CHF/mois.
Toujours selon la même source, de 5 à 12 ans, on dépense en moyenne un peu moins en vêtements (95 CHF/mois), mais passablement plus en loisirs et en déplacements (300 CHF/mois), arrivant à un total de 1465 CHF/mois. C’est encore davantage pour un adolescent (360 CHF/mois pour les loisirs, 1790 CHF/mois en tout).
Des tarifs dégressifs pour les familles nombreuses
Le fait d’avoir plusieurs enfants permet de mutualiser certaines dépenses puisque certains équipements sont déjà acquis (les habits et les jouets se transmettent des aînés aux cadets) et qu’il existe des réductions pour les loisirs en famille. En comparaison de sa vie d’avant, un couple connaîtra une augmentation de dépenses d’environ 15% à l’arrivée de son premier enfant, mais de 25% en tout avec la naissance du deuxième et de 35% avec le troisième.
«Ce dont il faut tenir compte, c’est qu’en ayant un enfant, l’un des membres du couple au moins va souvent réduire son temps de travail», explique Philipp Frei, directeur de l’association faîtière Budget-conseil Suisse. Dès lors, le revenu à disposition diminue également. Si un système de garde est nécessaire, celui-ci peut peser lourd dans le budget familial, même si le coût d’une place en crèche est en principe proportionnel au revenu du couple. En fonction de la commune de domicile, pour des crèches non subventionnées, la facture peut être particulièrement salée.
Des dépenses inattendues peuvent aussi s’ajouter si l’enfant a des problèmes de santé par exemple, ou si la localisation de la famille nécessite d’acquérir une voiture pour se déplacer. Il ne faut pas oublier cependant que des allocations de naissance sont là pour épauler les parents. Dans le canton de Vaud par exemple, elles s’élèvent à 1500 CHF par enfant, à laquelle peut s’ajouter une allocation de maternité pour les femmes aux revenus modestes de 300 CHF/mois pendant six mois.
Pour aider les familles à savoir comment répartir le budget à disposition entre les différents postes sujets aux dépenses (logement, alimentation, santé, loisirs, etc.), la Fédération romande des consommateurs (FRC) a établi des fiches-budget, listant les sommes à allouer à chaque secteur en fonction du revenu du ou des parents ainsi que du nombre d’enfants.
Des moyens simples de réduire les dépenses
La FRC offre également des conseils en budget aux parents qui en font la demande, et ce gratuitement. Ganimete Heseti fait partie, bénévolement, de l’équipe qui répond aux sollicitations des familles. Elle rappelle régulièrement qu’il existe des moyens simples de réduire les dépenses: acquérir des habits ou du mobilier de seconde main, louer, s’échanger ou se prêter certains équipements utilisés rarement, tels que des skis – surtout pour des enfants qui grandissent vite! – au lieu de les acheter, profiter de bons de réduction pour des sorties, aller au musée le premier week-end du mois, où la plupart d’entre eux sont gratuits, prendre un pique-nique avec soi pour ne pas devoir aller au restaurant, chercher des billets dégriffés lors de voyages en train, etc.
Un autre conseil souvent prodigué par la spécialiste consiste à sensibiliser les enfants à la valeur de l’argent, notamment en leur donnant de l’argent de poche dès l’âge de 6 ou 7 ans. Tout comme il peut être intéressant de donner quelques exemples de prix en faisant des courses en famille, ou de préciser le coût d’une entrée de cinéma avec un paquet de pop-corn par exemple.
Pour ce qui est de l’argent de poche, l’organisme Pro Juventute recommande 1 CHF par semaine à l’âge de 6 ans, 2 CHF par semaine à 7 ans, et ainsi de suite. Dès l’âge de 10 ans, il est conseillé de donner une somme mensuelle (de 25 à 30 CHF par mois pour les 10-11 ans et de 30 à 50 CHF par mois pour les 12-14 ans). «Il n’est pas rare que des parents viennent nous voir, désemparés face à des enfants de 13 ou de 14 ans qui réclament le dernier smartphone ou des habits de marque, raconte Ganimete Heseti. Si cette sensibilisation s’est faite tôt, le risque de connaître de tels comportements diminue.»
Plus cher avec l’âge?
Les coûts ne sont pas les mêmes à tous les âges. On estime qu’un jeune de 16 à 20 ans représente une charge supérieure de 50% par rapport à un enfant. L’explication tient notamment au fait qu’à l’âge de 18 ans, le coût de l’assurance-maladie prend l’ascenseur. Une famille avec quatre enfants peut payer jusqu’à 2’000 CHF par mois d’assurance, si les jeunes sont encore aux études. Mais la situation financière de la famille variera fortement selon que le jeune suive un apprentissage (CFC) pendant lequel il touchera un salaire, ou qu’il fasse de longues études.
«Si le jeune travaille, rien ne règle le fait qu’il doive ou non contribuer aux dépenses du ménage, dit Philipp Frei de Budget-conseil Suisse. En fonction de son revenu, on conseille généralement à ce qu’il verse entre 400 à 800 CHF par mois, surtout pour le logement. Mais chaque famille décide de cela en fonction de sa situation.»
La loi rappelle que les parents doivent entretenir leurs enfants jusqu’à la fin de leur formation initiale, ce qui peut aller jusqu’à l’âge de 25 ans et plus s’ils suivent des études universitaires notamment. Inversement, on peut attendre de ces derniers qu’ils contribuent de manière appropriée au budget du ménage. Il ne faut pas non plus oublier que pour cette classe d’âge-là aussi, des aides existent, telles que des bourses d’étude.