Taux de propriétaires en baisse
Voilà pourquoi seul un tiers de la population suisse possède son logement

De nombreuses personnes souhaitent quitter un appartement loué pour s’installer dans leur propre logement. Mais pour la plupart, cela reste une chimère. En matière de taux de propriétaires, la Suisse constitue – une fois de plus – un cas particulier.
Publié: 31.10.2023 à 06:12 heures
|
Dernière mise à jour: 31.10.2023 à 08:03 heures
1/7
La Suisse est – et reste – un peuple de locataires.
Photo: Zamir Loshi
RMS_Portrait_AUTOR_316.JPG
Sarah Frattaroli

Le marché suisse du logement locatif est une jungle. Les annonces mises en ligne disparaissent après quelques heures, un flot de personnes intéressées se manifestant quasi immédiatement. Les visites sont prises d'assaut par des centaines de personnes à la recherche d'un logement. Et pour réussir sa candidature, il faut avoir une sacrée énergie... et de bons contacts. L'attribution de l'appartement parfait revient souvent à celui qui connaît quelqu'un au sein de la régie.

Proportions de propriétaires et de locataires en comparaison internationale

De plus en plus de personnes sont concernées. Et le dicton «La Suisse, un peuple de locataires» devient toujours plus pertinent. Le taux de logements habités par leur propriétaire en Suisse diminue. Alors qu'en 2015, 38,4% de la population vivait dans sa propre demeure, les propriétaires n'étaient plus que 36,3% en 2021. C'est ce que révèle le dernier Immo-Monitoring de l'entreprise de conseil en immobilier Wüest Partner.

Les pays de l'Est, champions des proprios

La Suisse est donc — une fois de plus — un cas particulier. Dans la plupart des autres pays, le taux de propriétaires est nettement plus élevé. La Roumanie, la Hongrie et la Pologne sont les champions dans le domaine.

Ce n'est pas un hasard: après l'effondrement de l'Union soviétique, l'immobilier d'Etat a été bradé à la population à des prix canons. De plus, posséder son chez-soi sert souvent de prévoyance vieillesse et est encouragé par l'Etat.

Pas les moyens

Autre particularité suisse, le marché locatif offre de nombreux logements de qualité, à des prix compétitifs. Même si, aux yeux des locataires, la hausse des loyers est tout sauf équitable. Mais tout est relatif, puisque le prix à l'achat d'un bien immobilier a augmenté bien plus fortement que celui des loyers, au cours des 20 dernières années.

Les prix constituent d'ailleurs le principal facteur qui explique pourquoi la Suisse est, et restera, un peuple de locataires. Pour la plupart des ménages, il n'est tout simplement pas abordable de passer d'un appartement en location à l'achat de son propre logement.

Au total, 79% de la population suisse n'a pas les moyens financiers de devenir propriétaire de son chez-soi. Selon la région, les prix sont abordables pour une part encore bien plus faible de la population, comme à Genève, ou seuls 18% des citoyens possèdent leur toit.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Un rêve de moins en moins accessible

Si le taux de logements détenus par leur occupant a diminué ces dernières années, ce n'est toutefois pas parce que les propriétaires ont vendu leur bien et se sont tournés vers la location. La vraie raison? Le nombre de logements en propriété mis sur le marché est inférieur au nombre de nouveaux ménages.

Pourtant, une grande partie des locataires souhaitent vivre dans leur propre logement. Selon une enquête de Wüest Partner, chez les 30-50 ans, 46% des ménages en location envisagent d'acquérir un bien immobilier. Mais pour la plupart d'entre eux, ça n'est pour l'instant qu'un rêve.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la