Choisir son app bancaire n’est pas toujours facile, car l’offre dans ce domaine se multiplie. Il faut également s’assurer qu’on est vraiment client pour ce type d’offre. Comme l’explique le service comparatif en ligne moneyland.ch, les banques sur smartphone conviennent aux clients qui sont à l’aise avec le digital et qui recherchent de faibles coûts, ou qui souhaitent gérer de manière autonome leur carte et compte bancaire.
Concernant les frais, «beaucoup de banques mobiles s’avèrent plus attrayantes que les cartes de débit et de crédit que les banques traditionnelles », observe Moneyland. Cela est vrai en particulier pour les transactions en devises étrangères, car les néo-banques proposent des cours plus avantageux et que les frais de conversion des devises sont nettement inférieurs. De plus, le compte privé de base est gratuit chez de nombreuses néo-banques.
Par contre, si vous souhaitez accéder à toutes les prestations bancaires auprès d’un même prestataire (compte privé suisse, carte de débit et de crédit, mais aussi hypothèque et possibilité de faire du trading), il n’existe pratiquement aucune néo-banque capable de répondre à tous vos souhaits. «Ici, les banques classiques ont encore une longueur d’avance», souligne Moneyland. Il peut être utile, dès lors, de combiner le meilleur des deux mondes: avoir son compte auprès d’une banque suisse classique pour tout ce qui relève de services comme les hypothèques, et un deuxième compte auprès d’une app de néo-banque, histoire de profiter de ses frais peu élevés, notamment à l’étranger.
Paiement instantané
Reste à savoir quels sont les critères pour choisir son app bancaire. «Les meilleures apps bancaires aujourd'hui doivent être transparentes sur les frais, offrir une simplicité d’utilisation pour éviter les mauvaises expériences lors des consultations de comptes et autres opérations courantes, et permettre aussi une ouverture de compte en quelques minutes», explique Jean Meneveau, directeur associé de Colombus Consulting, société de conseil basée à Nyon, qui a mené plusieurs études sur les néo-banques.
Mais d’autres fonctions permettent aussi de se différencier, poursuit le consultant, comme le paiement instantané: «près de 80% des banques de notre étude ont développé leurs propres versions de paiement instantané directement intégré dans les comptes bancaires des utilisateurs.» Pour les banques digitales, les acteurs non-suisses comme Revolut et N26 ont plutôt intégré cette fonctionnalité directement dans leur application de gestion de compte, précise Jean Meneveau. Les acteurs suisses comme Swissquote et Yuh s’inscrivent dans la tendance Twint.
Autre nouveauté identifiée par Colombus Consulting, qui permet aux apps de se différencier: le paiement sécurisé avec génération de cartes virtuelles à usage unique pour les achats en ligne (Revolut, N26 et fonctionnalité à venir pour Yuh).
Bonus en liquide ou cryptos
Enfin, le consultant basé à Nyon observe que l’émergence des cryptos a permis à certaines banques de se différencier aussi avec des bonus en liquide ou en cryptos, comme Revolut. Ce système de cashback cash récompense les clients qui génèrent un certain chiffre d’affaires. Revolut l’offre à ses clients en partenariat avec des marques, pour des achats du quotidien et la réservation de séjours. À noter aussi la réception de Swissqoins pour presque toutes les actions effectuées sur l’app Yuh et pour tous les paiements effectués avec sa carte de débit.
Au-delà des banques de détail, la dernière étude de Colombus Consulting sur les banques privées montre aussi la singularité du nouvel entrant, Alpian: «outre un positionnement digital natif, la visualisation et la gestion de ses actifs, la banque propose une réelle relation client via son application mobile, avec la possibilité d’interagir soit au travers d’un chat en temps réel avec les conseillers, soit via la prise de rendez-vous visio in-app pour une discussion personnalisée», détaille Jean Meneveau.
Le top 10 selon Colombus
Chez Colombus, le top 10 des applications mobiles des banques de détail fait ressortir: Revolut, UBS, PostFinance, Credit Suisse, Raiffeisen, Yuh, ZKB, Neon, Swissquote, et Cler. «Il est intéressant de noter que les néo-banques sont bien représentées, mais les banques universelles rattrapent leur retard», constate Jean Meneveau. Dans cette course au digital, les banques traditionnelles sont en effet obligées de se mettre rapidement à niveau avec les néo-banques, sous peine de voir les clients aller vers les acteurs offrant le plus de facilité, rapidité et avantages. «Les banques universelles l’ont bien compris; leur niveau d’investissement et la progression des applications mobiles sur nos derniers classements le montre bien.»
Parmi les autres critères d’attractivité, les utilisateurs apprécient la facilité de paiement multidevises et les taux de change avantageux, qu’ils trouvent chez Revolut et N26 par exemple.
Mais à certains moments de la vie, la relation client et le service revêtent toujours un rôle aussi important, comme lorsqu’on contracte un prêt hypothécaire ou une assurance vie. Ce n’est qu’ensuite que l’app devient utile. «Une fois une offre souscrite en agence, l’application mobile peut entièrement prendre le relais du suivi et de la gestion du contrat», estime Jean Meneveau.