Pour la première fois depuis six mois, l'inflation en Allemagne a repris l'ascenseur en mai. La hausse des prix à la consommation a ainsi atteint 2,4% sur un an dans la première économie européenne, soit 0,2 point de plus qu'en avril, selon une estimation définitive publiée mercredi par l'institut de statistiques Destatis.
Servant de référence à la Banque centrale européenne (BCE), l'indice global des prix harmonisé a grimpé de 2,8%, sensiblement plus que la cible de 2% visée à moyen terme.
C'est dans le domaine des services que le renchérissement a été le plus important
Ce regain d'inflation, le premier depuis novembre, s'explique «notamment en raison de la hausse continue des prix des services», commente Ruth Brand, présidente de l'Office fédéral de la statistique, dans un communiqué. Les prix des services ont augmenté de 3,9% en mai 2024 par rapport au même mois de l'année précédente, ce qui s'explique en partie par un effet de base: l'abonnement mensuel à 49 euros permettant de voyager sur l'ensemble du réseau de transports publics allemands, introduit en mai 2023, a fini d'avoir un effet modérateur sur les prix en avril dernier.
Les prix des assurances (+13%) comme des forfaits touristiques (+5,6%) ont par ailleurs augmenté de façon significative sur un an. Les produits d'énergie ont coûté dans l'ensemble 1,1% de moins sur un an, malgré le frein gouvernemental qui a expiré en janvier 2024.
Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 0,6% sur un an, soit 0,1 point de plus par rapport au mois précédent. Il en ressort que le taux d'inflation hors alimentation et énergie était de 3,0% en mai, comme en avril, continuant d'évoluer à un niveau bien supérieur à l'inflation globale depuis janvier 2024.
La BCE a décidé de baisser son ton directeur
Malgré un regain d'inflation en mai pour l'ensemble de la zone euro, à 2,6%, la BCE a décidé en juin de baisser pour la première fois en près de cinq ans ses taux directeurs. Servant de référence en zone euro, le taux sur les dépôts de 4% - son plus haut niveau atteint en septembre dernier - a été ramené à 3,75%.
Cette décision a été assortie d'un discours très prudent pour la suite car l'inflation devrait «rester supérieure à l'objectif» de 2% et ce, «pendant une grande partie de l'année prochaine», selon la banque centrale.