Le bitcoin a passé la barre des 60'000 dollars mercredi, et se rapproche de son record absolu, poursuivant sa remontée effrénée depuis l'approbation d'un nouveau type de placement indexé sur la cryptomonnaie. Mercredi en début d'après-midi à Londres, le bitcoin s'échangeait aux environs de 60'301 dollars, réduisant l'écart avec son plus haut historique à 68'991 dollars, atteint en novembre 2021.
L'anticipation de l'autorisation d'un nouveau produit d'investissement suivant le cours du bitcoin avait contribué ces derniers mois à la remontée des prix, qui étaient largement retombés fin 2022, après la faillite de plusieurs géants du secteur. Depuis son approbation le 10 janvier par le gendarme des marchés américain, la SEC, ce nouveau type de placement, un fond indiciel (ETF) indexé sur le bitcoin, permet théoriquement à un plus large public d'investir dans ces cryptomonnaies sans avoir à en détenir directement.
Le début de la commercialisation de ce produit a «généré une nouvelle vague d'optimisme, faisant s'envoler les volumes de transactions», remarque Mikkel Morch, du fonds spécialisé ARK36. Certains investisseurs désireux de récupérer leurs mises avaient initialement engendré une vague de retraits massifs du fonds GBTC (Grayscale Bitcoin Trust), une fois celui-ci converti en ETF.
Mais une fois la fièvre vendeuse retombée, les flux vers les ETF en bitcoins américains, comme celui du géant de la gestion d'actifs BlackRock, ont augmenté. Les produits d'investissements liés aux cryptoactifs cotés en bourse ont attiré environ 5,7 milliards de dollars (approximativement 5,15 milliards d'euros) depuis le début de l'année, selon les calculs du gestionnaire d'actifs CoinShares publiés lundi.
Une hausse aux causes multifactorielles
Autre preuve «de l'appui institutionnel croissant qui alimente la hausse des cours», selon M. Morch, l'entreprise de logiciels Microstrategy a annoncé lundi avoir acheté 3000 bitcoins supplémentaires (l'équivalent de 155 millions de dollars aux cours d'alors selon le fondateur de Microstrategy, Michael Saylor), portant le total de ses avoirs en bitcoins à 193'000 bitcoins (environ 6,09 milliards de dollars).
Le cours du bitcoin a également été stimulé par les attentes que la Réserve fédérale américaine (Fed) et les autres grandes banques centrales commenceront à réduire leurs taux d'intérêt cette année, diminuant l'attractivité du dollar et des bons du Trésor américains auprès des investisseurs.
Enfin, note James Harte, de Tickmill, les prix sont également soutenus à court terme car de gros acteurs du secteur investissent dans le bitcoin avant un phénomène technique appelé «halving» (ou «réduction de moitié» en anglais), attendu en avril. Le bitcoin est créé - ou «extrait» - en guise de récompense lorsque des ordinateurs puissants résolvent des problèmes complexes. Mais la quantité de bitcoins est limitée et tous les quatre ans environ, la récompense accordée aux «mineurs» qui l'extraient est divisée par deux.
Le prochain «halving» devrait ralentir la vitesse à laquelle les nouveaux bitcoins entrent sur le marché, renforçant donc sa valeur.
Depuis le dernier halving en mai 2020, «le prix du bitcoin a augmenté de plus de 600%», remarque Simon Peters, analyste d'eToro, et bien que le pourcentage de hausse diminue entre chaque cycle, «il est très possible que le sommet des prix se situe quelque part dans les six chiffres».
(AFP)