Elle l'atténuerait plutôt
La hausse des prix n'est pas le fruit de la spéculation alimentaire

Le Conseil fédéral suisse affirme que la spéculation n'est pas responsable de la hausse des prix alimentaires. Un rapport adopté mercredi révèle que la spéculation tend plutôt à atténuer les fluctuations de prix sur les marchés des matières premières.
Publié: 12:10 heures
La spéculation alimentaire a plutôt un effet modérateur sur les fluctuations de prix, selon un rapport.
Photo: Keystone
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ATS Agence télégraphique suisse

La spéculation ne joue pas de rôle déterminant dans la hausse des prix des denrées alimentaires. Un rapport, adopté mercredi par le Conseil fédéral, montre au contraire qu'elle a tendance à atténuer les fluctuations de prix.

Les hausses marquées du prix des denrées alimentaires peuvent constituer un problème de taille pour les groupes de population les plus pauvres, note le gouvernement dans un communiqué. Dans ce contexte, on peut s'interroger sur le rôle des opérations spéculatives sur les marchés des matières premières, à savoir une prise de risque volontaire dans le but de générer un profit en contrepartie des risques assumés.

Selon le rapport, la spéculation alimentaire a plutôt un effet modérateur sur les fluctuations de prix, puisqu'elle contribue entre autres à la liquidité de ces marchés. Les fortes variations de prix sont plutôt dues à d'autres facteurs: phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresses ou inondations), faible niveau des stocks, restrictions à l'exportation et événements géopolitiques (comme la guerre en Ukraine).

Le Conseil fédéral salue des marchés des matières premières agricoles plus transparents au niveau international ces dernières années, ce qui a amélioré leur fonctionnement. Plusieurs mesures ont été prises, au niveau international et en Suisse, pour accroître cette transparence.

Pas de mesures unilatérales

La création en 2011 du Système d'information sur les marchés agricoles, sur initiative du G20, en fait partie. Ce système publie des données actuelles sur la production, la consommation, les stocks et les échanges de blé, de maïs, de riz et de soja à l'échelle mondiale.

La coordination au niveau international de la réglementation des marchés à terme des marchandises, également mise en œuvre en Suisse, a aussi contribué à cette évolution. Il n'existe toutefois pas de bourse des produits agricoles en Suisse.

Malgré cela, il est probable que les facteurs de l'économie réelle continueront par moments de causer de fortes fluctuations de prix, relève le gouvernement. Toutefois, il ne souhaite pas mettre en place des mesures unilatérales en Suisse pour augmenter encore la transparence sur les marchés internationaux.

Vu la taille de la Suisse, des mesures de ce type n'auraient pratiquement aucun effet sur la formation des prix à l'international et leur rapport coût-utilité ne serait donc pas bon, justifie-t-il.

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