Avec une valeur de marché de 307 milliards de dollars (environ 258 milliards de francs) le groupe agro-alimentaire Nestlé a reculé de trois places au 26e rang. Les multinationales pharmaceutiques Roche et Novartis, dont les capitalisations boursières se montaient à respectivement 233 et 206 milliards de dollars (valeur au 27 décembre) occupent les 43e et 52e positions (31e et 47e en 2022) selon un classement publié vendredi par le cabinet de conseil EY.
Derrière les trois mastodontes de la Bourse suisse, on retrouve UBS promu à la 139e place à la suite de l'absorption de Credit Suisse, après avoir pointé au 235e rang l'an dernier. La valeur de marché de la banque aux trois clés avoisine les 101 milliards de dollars.
La Suisse en 6e position
En comparaison internationale, la Suisse se situe en 6e position avec une capitalisation boursière cumulée des entreprises figurant dans le top 100 de 746 milliards de dollars. Sans grande surprise, les Etats-Unis dominent le classement, avec près de 26'000 milliards, loin devant l'Arabie saoudite (2138 milliards), la Chine (1882 milliards), la France (1206 milliards) et le Royaume-Uni (775 milliards).
L'avènement du secteur technologique s'est traduit par un renforcement de la domination des Etats-Unis, où 62 des 100 entreprises les plus prisées du globe ont leur siège. Sur les dix premières du classement, neuf sont basées au pays de l'oncle Sam.
Apple, Microsoft et Aramco sur le podium
La première place est toujours occupée par le béhémoth Apple, dont la valeur boursière dépasse désormais les 3000 milliards de dollars. Suivent Microsoft (2800 milliards) et le géant pétrolier saoudien Aramco (2100 milliards). Il faut descendre à la 16e position pour trouver le premier représentant européen, avec le groupe pharmaceutique danois Novo Nordisk (460 milliards).
Au total, la valeur boursière des 100 entreprises cotées les plus chères du monde a augmenté de près d'un tiers (+29%) au cours de l'année qui s'achève, pour atteindre un nouveau record de 36'500 milliards de dollars, selon les auteurs de l'étude.
«Cette année, c'est surtout le thème de l'intelligence artificielle qui a stimulé la fantaisie des investisseurs et donc les cours boursiers», a souligné le patron d'EY, Henrik Ahlers.
«Perte d'importance dramatique de l'Europe»
Si l'importance de l'Europe parmi les Bourses mondiales s'est quelque peu affirmée en 2023, son niveau reste faible, seules 19 entreprises européennes ayant pu se hisser dans le top 100, soit 3 de plus que l'an dernier. En 2007, avant la crise financière, près de la moitié des 100 entreprises les plus valorisées au monde (46) avaient leur siège sur le Vieux Continent, contre seulement 32 aux Etats-Unis.
«Au cours des deux dernières décennies, nous avons assisté à une perte d'importance dramatique de l'Europe, tandis que les États-Unis l'ont dépassée», constate Henrik Ahlers. Selon lui, le marché européen des capitaux est actuellement «beaucoup trop fragmenté», et les obstacles trop élevés, notamment pour les jeunes entreprises en plein essor.
(ATS)