L'UBS a subi au 3e trimestre une perte nette de 785 millions de dollars, reflet notamment des coûts d'intégration de Credit Suisse. La performance de son ex-concurrente malheureuse est comptabilisée pour la première fois et ne permet pas une comparaison annuelle.
Au troisième trimestre 2022, la banque aux trois clés avait inscrit un bénéfice net de 1,7 milliard de dollars, mais ce partiel ne comprenait que la seule performance de l'UBS.
Entrée nette d’argent frais de 22 milliards
UBS estime sa perte avant impôts pour le troisième trimestre à 255 millions de dollars. Après ajustement – hors coûts d'intégration de Credit Suisse – le résultat s'élève à plus 844 millions. Le bénéfice avant impôts du groupe, ajusté des effets du rachat, s'élevait à 1,1 milliard de dollars au trimestre précédent.
Un véritable méli-mélo de chiffres. Michael Klien analyste bancaire à la Banque cantonale de Zurich, reconnaît une intention claire derrière tout cela: «L'UBS le fait très habilement en termes de communication: certains chiffres sont présentés de manière un peu plus avantageuse qu'ils ne le sont en réalité.» L'expert ajoute: «Une fois les coûts de l'intégration du CS corrigés, l'UBS est rentable.»
CS continue à se stabiliser
Selon le communiqué, la situation de Credit Suisse a continué à se stabiliser. Pour la première fois depuis le premier trimestre 2022, des entrées d'argent frais ont été générées dans la gestion d'actifs de Credit Suisse en un trimestre, précise-t-on. La banque a parlé de ses efforts pour récupérer les actifs des clients de Credit Suisse.
Michael Klien juge ces efforts positifs: «L'UBS crée de la valeur, gagne de nouveaux clients, récupère les anciens et fait davantage d'affaires avec les clients existants.»
Au total, le groupe UBS a enregistré au troisième trimestre un afflux net d'argent frais de 22 milliards de dollars dans son activité principale, la gestion mondiale d'actifs. Fin septembre, UBS gérait des actifs totalisant 5373 milliards de dollars au niveau bancaire global. Fin juin, il s'élevait encore à 5530 milliards.
L'avis des analystes
«L'UBS a annoncé des résultats plus solides que prévu au 3ᵉ trimestre 2023. Les dépenses plus faibles que prévu (en avance sur le calendrier) étant en partie contrebalancées par des provisions plus élevées pour pertes sur crédits», écrit Andreas Venditti, analyste chez Vontobel.
Selon lui, la grande banque a fait de nets progrès depuis le rachat de CS. «Mais il reste encore beaucoup à faire, entre autres la fidélisation des clients et des collaborateurs importants, une restructuration/réduction des coûts en profondeur, la migration informatique, la réduction des charges héritées du passé et des domaines non essentiels... Cela demandera beaucoup de temps et d'attention de la part de la direction», a déclaré Andreas Venditti.
Recul de 13'000 postes
La perte nette est supérieure aux prévisions des analystes consultés par l'agence AWP et qui tablaient en moyenne sur un résultat net négatif de 430 millions.
Sur les neuf premiers mois de l'année, le groupe a indiqué avoir réalisé des économies brutes de 3 milliards liées à l'intégration de Credit Suisse et table sur d'autres progrès d'ici fin 2024.
Au cours du seul troisième trimestre, la grande banque issue de la fusion a déclaré avoir supprimé plus de 4000 emplois dans le monde. Par rapport à l'effectif total des sociétés UBS et Credit Suisse, alors distinctes, fin 2022, le nombre d'emplois a désormais diminué au total de plus de 13'000, a annoncé UBS mardi. Ce chiffre comprend également les emplois externalisés et les consultants.