Le grand match
Naturel ou synthétique, quel est le sapin de Noël le plus écolo?

L’un est en plastique, matériau peu recommandé pour prendre soin de l’environnement s’il en est, l’autre se change impérativement tous les ans. Blick vous aide à faire le meilleur choix de sapin de Noël.
Publié: 02.12.2023 à 09:30 heures
Vrai sapin ou sapin en plastique pour Noël, telle est la question.
Photo: Keystone
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Margaux BaralonJournaliste Blick

En Suisse, il s’en vend à l’approche des fêtes 1,7 million chaque année. Et chaque année aussi, le sapin de Noël déclenche des débats homériques. D’abord pour savoir quand l’acheter, entre les impatients qui s’emballent dès le 1er décembre, au risque d’avoir un arbre flétri 25 jours plus tard, et les procrastinateurs qui écument les magasins le 24. Ensuite pour savoir quand le jeter, avec là aussi des gens qui ne perdent pas de temps et bazardent tout avant le jour de l’An, contre ceux qui ne sont jamais très pressés -j’ai personnellement déjà vu un sapin de Noël sur le trottoir le 1er avril. 

Mais de tous les débats, au moins un peut être rationnellement tranché: celui entre sapins naturels et sapins synthétiques. Lequel est le plus durable? Voici ce qu’il faut savoir avant de choisir.

Le sapin naturel, souvent importé

À première vue, le sapin naturel est forcément plus écolo. Il s’agit d’un arbre, un vrai, fabriqué sans dérivés de la pétrochimie. Seulement voilà, en Suisse, 50% des sapins de Noël sont importés, selon l’Association des propriétaires forestiers ForetSuisse. Le Nordmann a la préférence des acheteurs, qui en choisissent parfois venant du Danemark, des Pays-Bas ou d’Allemagne. Et qui dit importation dit transport, donc émissions de gaz à effets de serre. Sans compter, souligne encore ForetSuisse, que les sapins importés sont parfois récoltés en grande quantité longtemps à l’avance, puis stockés dans des entrepôts frigorifiques. Là aussi, la facture d’énergie est salée.

Mais la pousse d’un sapin, comme celle de n’importe quel arbre, est une bonne nouvelle pour l’environnement. D’abord, les sapins sont en général plantés dans des endroits prévus à cet effet, un peu comme des fermes à sapin, ce qui évite de participer à la déforestation. Ensuite, tout au long de sa vie, le conifère absorbe du CO2. Par ailleurs, il est aisément recyclable en compost ou en copeaux de bois (plus difficile en revanche de l’employer comme bois de chauffage). 

Le sapin synthétique à garder des dizaines d’années

En face, le sapin synthétique a un avantage principal: on le garde d’une année sur l’autre. Car pour le reste, le bilan n’est pas terrible. Lui aussi est importé, dans l’écrasante majorité d’Asie. On en trouve pour quelques francs seulement sur tous les sites internet des marques low-cost. Le plastique ne se recycle que très mal et n’est absolument pas biodégradable. C’est donc un déchet qui va polluer l’environnement une fois jeté.

Plusieurs études ont été menées pour déterminer l’impact environnemental exact des sapins artificiels, et surtout combien de temps il faudrait les conserver pour le compenser. L’une, au Canada, a comparé le bilan carbone d’un sapin naturel qui ferait 150 km pour arriver dans un salon québécois avec celui d’un sapin artificiel fabriqué en Chine et conservé six ans. Bilan: le premier émet 3,1 kilos de CO2, le second 8,1 kilos. Pour que cela vaille le coup, il faudrait donc garder son arbre en plastique pendant… plus de vingt ans! Une autre étude, australienne cette fois-ci, évaluait à 17 ans la durée nécessaire pour qu’il soit plus intéressant d’avoir un sapin synthétique plutôt qu’un vrai.

Alors, on choisit quoi?

Sans doute possible, le sapin le plus écolo est naturel et local. Mieux vaut donc acheter un arbre en s’assurant qu’il a été planté et coupé en Suisse. Si vous ne supportez pas les épines qui tombent et que vous êtes du genre à garder les choses pendant longtemps, un sapin artificiel peut être une solution. Mais pour limiter la casse, on s’engage à le garder plus de dix ans et on choisit un produit fabriqué en Europe. Notez que cela peut devenir un vrai casse-tête pour trouver, 80 % des arbres synthétiques venant de Chine, selon l’Association nationale américaine des sapins de Noël (oui, ça existe). 

Il existe d’autres possibilités, comme le sapin en pot, qui se loue puis se rend et sera replanté. Là encore, il faut faire attention à la provenance (beaucoup sont importés) et en prendre soin pour que l’arbre puisse reprendre son cycle de vie, mais le bilan carbone sera tout de même réduit. Enfin, pour les plus manuels d’entre vous, il existe des centaines de tutoriels sur Internet pour fabriquer son propre arbre de Noël écolo à base de tissu, de bouts de bois, de fils croisés ou de cartons… Il ne vous reste plus qu’à plonger dans la spirale infernale des exemples Pinterest et des vidéos YouTube.

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