Risques sanitaires accrus
Le bulldog anglais souffre de la gueule qui fait son succès

Avec sa face écrasée et son profil court sur les pattes, le bulldog anglais est une coqueluche des fans de chiens de race. Mais la cause de ce succès se paie avec un risque sanitaire accru, selon une étude menée par un scientifique britannique.
Publié: 15.06.2022 à 13:28 heures
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Le bulldog est aujourd'hui parmi les chiens les plus prisés au Royaume-Uni (archives).
Photo: Mary Altaffer

Molosse initialement élevé pour lutter contre des taureaux, le bulldog est devenu animal de compagnie dans l'Angleterre victorienne au XIXe siècle, rappelle une étude publiée mercredi dans «Canine Medecine and Genetics».

Les éleveurs ont alors exagéré, par croisement, les caractères distinctifs de ses ancêtres, pour obtenir une face plus courte avec une large mâchoire inférieure, une constitution plus épaisse et des pattes arquées. L'animal est aujourd'hui parmi les plus prisés au Royaume-Uni.

Un lourd revers à la médaille

Mais l'étude menée par Dan G. O'Neill, du Royal Veterinary College, établit la rançon de ce succès. Le bulldog anglais a deux fois plus de chances d'être sujet à une affection qu'un autre chien.

Son joli pelage plissé favorise les dermatites. Quant à son oeil larmoyant, c'est une réaction à une inflammation des tissus. Sa face aplatie est à l'origine de syndromes respiratoires, qui limitent par exemple sa résistance à l'effort.

Et le poids excessif de sa musculature est la cause de kystes entre les doigts. Sans parler de la transformation radicale de la morphologie de l'animal, rendant compliquée la mise à bas des femelles et impliquant le recours à des césariennes.

Appel à modifier les critères d'élevage

Ces problèmes n'ont rien de nouveau, et leur prévalence dans cette race a été répertoriée depuis plusieurs dizaines d'années. Mais c'est la première fois que des scientifiques les quantifient: «Bon nombre de prédispositions à des pathologies rapportées dans cette étude sont étroitement liées à la conformation extrême du bulldog anglais» à des critères de race.

Les auteurs de l'étude en appellent donc aux éleveurs pour qu'ils changent ces critères, «afin d'éviter que le Royaume-Uni rejoigne la liste grandissante de pays où l'élevage de bulldogs anglais est interdit».

Dans un jugement retentissant, un tribunal d'Oslo a ainsi proscrit l'élevage du bulldog anglais et du Cavalier King Charles Spaniel en Norvège, au motif que la pratique leur inflige des souffrances incompatibles avec la loi sur la protection des animaux.

(ATS)

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