Des échantillons de Lune ont été ramenés lors d'une mission chinoise, Chang'e-5 en 2020. Selon les dernières analyses, ils contiendraient des traces d'eau. Cette annonce reflète l'intérêt scientifique de l'ambitieux programme spatial de la Chine, qui vise notamment à envoyer une mission habitée sur la Lune d'ici 2030.
L'examen des échantillons «a révélé la présence de traces d'eau», écrit ce groupe de scientifiques d'universités chinoises dans l'étude publiée lundi par la revue anglophone Nature Astronomy. Chang'e-5 était la première mission spatiale depuis plusieurs décennies à ramener avec succès sur Terre des échantillons lunaires.
Des échantillons de la face cachée
Un détecteur infrarouge de l'agence spatiale américaine (Nasa) avait déjà confirmé en 2020 l'existence d'eau sur la Lune. Des scientifiques ont également trouvé des traces d'eau dans des analyses récentes d'échantillons datant des années 1960 et 1970.
Mais les échantillons de Chang'e-5 proviennent d'une «latitude bien plus élevée», fournissant ainsi de nouveaux indices sur la forme que prend l'eau à la surface de la Lune, écrivent les scientifiques chinois. Les échantillons suggèrent que «des molécules d'eau peuvent persister dans les zones ensoleillées de la Lune sous forme de sels hydratés», soulignent-ils. Le mois dernier, une autre sonde chinoise, Chang'e-6, avait rapporté sur Terre les premiers échantillons jamais ramenés de la face cachée de la Lune.
La Chine a considérablement développé ses programmes spatiaux depuis une trentaine d'années, injectant des milliards d'euros dans ce secteur afin de rattraper les leaders américain, russe et européen. Le géant asiatique avait posé en 2019 un engin spatial (la sonde Chang'e-4) sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. En 2021, la Chine a fait atterrir un petit robot sur Mars. Le pays espère lancer sa première mission habitée vers la Lune d'ici 2030. Il prévoit également de construire une base lunaire.