Près de 2000 employés du fabricant de l'iPhone travaillaient sur ce projet tenu secret, selon Bloomberg, qui a révélé l'information en premier grâce à des sources anonymes: Apple ne lancera finalement pas l'Apple car.
Une bonne partie d'entre eux vont être réaffectés à la conception et au déploiement d'outils d'intelligence artificielle (IA) générative, le sujet qui domine largement la Silicon Valley depuis un an. Cette décision constitue une «véritable bombe pour l'entreprise», commente Bloomberg, car le projet représentait «plusieurs milliards de dollars» et «l'aurait propulsé dans un tout nouveau secteur d'activité.
Apple avait commencé à travailler sur une voiture en 2014, espérant concevoir un véhicule électrique entièrement autonome, doté d'un système de navigation à commande vocale. «Cela représente une «petite déception, car à Cupertino (le siège d'Apple, ndlr), on pensait qu'avec environ 2000 employés, une Apple Car était toujours à l'horizon à moyen terme», a réagi Dan Ives, analyste de Wedbush, dans une note.
La course à l'intelligence artificielle est plus importante
Mais cela signifie aussi que la marque à la pomme «se concentre sur l'accélération et l'exécution d'une vaste stratégie d'IA générative au sein de l'écosystème Apple, (...) ce qui est clairement la bonne décision pour la société à l'avenir», a-t-il ajouté. L'intelligence artificielle générative, popularisée par le succès de ChatGPT (lancé par la start-up OpenAI, largement financée par Microsoft), permet de produire textes, images, sons, etc, sur simple requête en langage courant.
Les géants de la tech sont engagés dans une course effrénée au déploiement d'agents d'IA et d'outils de création, Google et Microsoft en tête, suivis par Meta (Facebook, instagram) pour les réseaux sociaux ou Amazon dans le cloud (informatique à distance). Samsung a de son côté présenté de nouveaux smartphones conçus autour de l'IA. Mais Apple en a jusqu'à présent très peu parlé au-delà des outils d'édition de photos.
Apple, qui n'a pas répondu à des sollicitations de l'AFP, n'a jamais admis publiquement travailler au développement d'un véhicule autonome sans volant, malgré différentes fuites dans la presse depuis des années. En 2022, le site spécialisé The Information avait publié une enquête détaillant les nombreux problèmes rencontrés par le projet «Titan», de ses ambitions démesurées aux multiples départs de cadres expérimentés, notamment à cause du manque de soutien des dirigeants.
Plusieurs constructeurs automobiles américains ont levé le pied sur l'électrique ces derniers mois, car la demande ne progresse pas aussi rapidement que prévu, tandis que les leaders des voitures autonomes - Waymo (Google) et Cruise - rencontrent des difficultés pour étendre leurs services à San Francisco.
(ATS)