Il s'agit d'un élément central de l'accord de Paris de 2015 pour tenter de limiter le réchauffement de la planète: les différents pays ont jusqu'à février prochain pour déposer leurs nouvelles feuilles de route climatiques à l'ONU, comme vient de l'annoncer le Royaume-Uni.
Mettre à jour les plans climatiques
Le texte adopté à la COP21 vise à maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale «bien en dessous de 2°C» par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5°C.
Pour maintenir l'espoir d'atteindre cet objectif, les Etats doivent collectivement s'engager à réduire de 42% par rapport à 2019 leurs émissions annuelles de gaz à effet de serre d'ici 2030 et de 57% d'ici 2035, selon l'ONU. Mais l'accord de Paris laisse le soin à chaque pays de fixer ses objectifs de réduction. Le texte onusien prévoit de faire des bilans mondiaux réguliers et d'obliger les près de 200 pays signataires à mettre à jour tous les cinq ans leur plan d'action climatique afin d'essayer de combler le retard.
Ces plans sont formalisés dans un document appelé «contribution déterminée au niveau national» (CDN – ou NDC en anglais). Les pays ont actuellement des objectifs à 2030. Les nouveaux plans doivent fixer des objectifs pour 2035. Le chiffre le plus scruté est la réduction promise d'émissions de gaz à effet de serre (et pas seulement de CO2), en général par rapport à 1990 ou 2005 selon les pays.
Les dernières publications
Dernier pays en date à avoir dévoilé sa contribution, le Royaume-Uni, dirigé par le travailliste Keir Starmer (centre-gauche), s'est engagé à réduire ses émissions de 81% d'ici 2035 par rapport à 1990.
Les Emirats arabes unis, hôtes de la COP28 l'an dernier, viennent de publier, juste avant la COP29, une feuille de route prévoyant une baisse de 47% de leurs émissions d'ici 2035 par rapport à 2019.
Le Brésil, hôte de la COP30 dans un an, a publié vendredi les grandes lignes de son nouvel objectif 2035: -59 à -67% d'émissions nettes par rapport à 2005, sans grands détails.
Les retardataires
La publication des nouvelles feuilles de route des gros pollueurs comme l'Union européenne et la Chine n'est pas attendue avant le début de l'année prochaine. Nombre d'observateurs s'attendent à ce que les Etats-Unis, deuxième pays émetteur après la Chine, dévoilent la leur avant le départ de Joe Biden de la Maison Blanche le 20 janvier.
Selon David Waskow, du World Resources Institute, cette CDN devrait montrer ce que les Etats-Unis sont capables de faire et donner une feuille de route aux villes, Etats et entreprises américains qui veulent accélérer l'action. «Cela envoie également un signal important à l'international, une série de points de repère sur ce que les Etats-Unis devraient faire», a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis avaient jusque là promis de réduire de moitié leurs émissions d'ici 2030 par rapport à 2005, mais Donald Trump, ouvertement climatosceptique, a promis de sortir de nouveau de l'accord de Paris.
La plus gros pollueur promet de se stabiliser
Plus gros émetteur de gaz à effet de serre, la Chine s'est pour l'heure engagée à stabiliser ses émissions de CO2 d'ici à 2030, ce qu'elle est en passe de faire, puis à atteindre la neutralité d'ici 2060. Pékin prévoit d'adopter à l'avenir des objectifs de réduction de CO2 en volume et non relatifs à la croissance économique.
L'Union européenne s'est quant à elle engagée à réduire ses émissions nettes de CO2 d'"au moins 55%» d'ici 2030 par rapport à 1990. Sa prochaine feuille de route devrait être de -90% d'ici 2040. L'Inde, troisième émetteur annuel mondial, s'est engagée à baisser de 45% son intensité carbone d'ici 2030 par rapport à 2005 et vise la neutralité en 2070.
Non. La mise en œuvre intégrale des CDN dites «inconditionnelles» mettrait le monde sur la voie d'une hausse des températures de 2,8°C, selon l'ONU Environnement avant la prise en compte des nouvelles annonces. Les promesses conditionnelles (par exemple conditionnées à l'obtention de financements ou à des efforts d'autres pays) limiteraient cette hausse à 2,6°C.