Les restrictions de mouvement et d'ouverture ont pesé sur nos libertés individuelles. Leur justification: endiguer la pandémie et protéger la population. En Suisse, la levée de certaines de ces contraintes permettent de retrouver une certaine légèreté, tandis qu'en Allemagne, les règles sont encore très strictes.
Et pourtant ces restrictions ne seraient pas les seules solutions pour endiguer la propagation du virus. Une nouvelle étude de l'Université de Munich le montre: les mesures telles que les couvre-feux et la fermeture des écoles ne sont pas toujours efficaces.
Le dépistage, élément décisif de la lutte contre le virus
Des scientifiques allemands ont passé un an à évaluer les données sur le développement de la pandémie de Covid-19 et sont arrivés à la conclusion suivante: il n'y a pas de lien clair et direct entre les mesures et l'incidence de l'infection, en Allemagne du moins.
L'étude veut démontrer que le dépistage jouerait un rôle autrement plus important pour contenir la propagation du virus, car il permet d'identifier et de briser les chaînes d'infection.
Les tests de masse dans les écoles ont fait reculer les infections
Les chercheurs précisent par exemple que le nombre de cas provenant de foyers dans les écoles est resté négligeable après leur réouverture à Pâques. Les chiffres auraient même diminué depuis.
Cela est dû notamment aux tests de masse effectués auprès des écoliers. Après une hausse initiale due à l'introduction de tests obligatoires, les chiffres ont diminué sur le long terme.
Les tests de masse auraient permis de briser les chaînes de transmission et de réduire le nombre d'infections à presque zéro. Selon l'étude, la situation est similaire pour les infections survenant sur le lieu de travail : Après l'introduction du dépistage obligatoire, on observe ici aussi une baisse après une forte augmentation.
Le taux de reproduction est plus significatif que le taux d'incidence
En Allemagne, le gouvernement fédéral décide du type et de la sévérité des mesures en fonction de certains taux d'incidence - bien que le taux de reproduction (valeur R) soit beaucoup plus significatif, dit-on. En effet, il ne dépend pas directement des tests, dont le nombre peut varier fortement.
La valeur R indique le nombre de personnes en moyenne qu'une personne infectée peut contaminer. L'analyse des données a montré qu'il n'existait pas de lien direct entre les mesures relevées et la valeur R déterminée quotidiennement. Cela aussi bien pendant le confinement partiel que depuis l'intensification des restrictions introduites fin avril en Allemagne.
On ne peut toutefois pas nier que les mesures prises au cours de la pandémie ont contribué à contenir le virus. L'étude précise seulement qu'elles ne sont pas responsables à elles seules de ces bons résultats.