Violences conjugales
Un Valaisan surprend sa femme avec un autre et lui lance une porte

Un Valaisan a surpris sa femme au lit avec un autre homme. Il doit répondre de ses actes devant le tribunal cantonal: il lui aurait jeté une porte en bois dessus avant de la contraindre sexuellement.
Publié: 22.01.2022 à 18:23 heures
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Dernière mise à jour: 23.01.2022 à 08:33 heures
L'homme est accusé d'avoir battu sa femme et de l'avoir agressée sexuellement. (Image d'illustration)
Photo: Keystone

Cette semaine, à Sion, un homme a répondu devant le tribunal cantonal valaisan de lésions corporelles graves et de contrainte sexuelle. Ce quarantenaire haut-valaisan avait surpris en été 2019 son épouse au lit avec un autre homme.

Hors de lui, l’accusé a asséné des coups de poing au visage des deux protagonistes. Sa femme a également reçu des coups de pied. Selon le procureur, l’accusé a ensuite soulevé la porte de la chambre à coucher – dans les 15 kilos — de ses gonds pour la jeter sur sa femme, rapporte le «Walliser Bote». Prenant ainsi le risque, selon le Ministère public, de la blesser gravement à la tête.

«Démonstration de force vindicative»

Une fois le rival sorti de la maison, le mari aurait contraint sexuellement sa femme. Selon ses propres dires, la femme ne se serait pas défendue parce qu’elle avait peur de recevoir d’autres coups. Elle lui avait toutefois dit qu’il lui faisait mal et qu’elle ne voulait pas avoir de relations sexuelles avec lui. La procureure Lara Zengaffinen a parlé d’une «démonstration de force sexuelle vindicative» par laquelle l’accusé a infligé à sa femme «une souffrance incommensurable». Pour l’accusation, l’homme a «pété les plombs» et le fait que la victime soit l’épouse est un facteur aggravant, car «il existait une relation de confiance».

Ce n’est que le lendemain, lorsque le mari est parti travailler, que la victime s’est rendue chez le médecin, où divers hématomes, de multiples contusions et des lacérations ont été constatés. Cet épisode aurait nécessité un suivi psychologique: la victime présumée est suivie par un psychologue pour dépression.

L’accusée parle de «relation sexuelle de réconciliation»

L’accusé s’est dénoncé de lui-même des semaines après les faits, circonstance évoquée par l’avocat de la défense: son client était conscient d’avoir mal réagi. Toutefois, en lançant la porte, ce dernier n’aurait pas pu causer de dommages mortels, la configuration des lieux, notamment la position du lit, ne permettant pas de lancer la porte avec une force suffisance. Ce pourquoi l’avocat a demandé l’acquittement face à l’accusation de lésions corporelles graves.

L’accusation de contrainte sexuelle multiple ne serait pas non plus justifiée, selon lui. La «colère compréhensible de l’homme, son casier judiciaire impeccable et sa prise de conscience, peu après les faits, que ses actes étaient mauvais» seraient des circonstances atténuantes. Il a ainsi plaidé devant le tribunal un renoncement à une peine d’emprisonnement ferme. Sans quoi l’homme perdrait son emploi et ne serait plus en mesure de payer la pension alimentaire de ses enfants.

Au tribunal, l’accusé a admis que son «pétage de plombs» était inexcusable. Cependant, il a affirmé sa femme était en partie responsable des faits. Il aurait interprété ce qui s’est passé entre eux ensuite comme une «relation sexuelle de réconciliation», qu’il n’aurait en aucun cas imposée.

Reconnu coupable en première instance

Son ex-femme avait retiré sa plainte quelques mois après les faits. Or, il n’était plus possible de faire machine arrière: l’homme avait déjà été reconnu coupable devant le tribunal de district de contrainte sexuelle multiple, de tentative de lésions corporelles simples et condamné à une peine d’emprisonnement de 30 mois, dont six mois ferme. L’accusé avait fait appel de cette décision.

Devant le tribunal cantonal, le Ministère public a demandé la confirmation de la peine prononcée en première instance. Le jugement n’a pas encore été rendu.

(Adaptation par Lauriane Pipoz)

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