Une conférence prévue à Genève mandatée par l'ONU
La Suisse endosse «la mission impossible» du conflit au Proche-Orient

La Suisse a été chargée par l'Assemblée générale de l'ONU d'organiser une conférence sur le Proche-Orient. De quoi s'agit-il et que peut-on attendre de cette conférence?
Publié: 20.09.2024 à 16:04 heures
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L'Assemblée générale de l'ONU a confié mercredi à la Suisse le mandat d'organiser une conférence sur le Proche-Orient.
Photo: Anadolu via Getty Images
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Joschka Schaffner

Dire non n'était pas une option pour le département du ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis (DFAE). Mercredi, l'Assemblée générale de l'ONU à New York a stipulé dans une résolution que la Suisse devait accueillir une conférence sur le Proche-Orient, et ce déjà dans les six prochains mois. Les représentants palestiniens l'avaient demandé, et la Suisse a accepté.

Cette annonce rappelle évidemment la conférence sur l'Ukraine qui s'est tenue au Bürgenstock en juin dernier. Elle n'est toutefois pas comparable à celle-ci. En effet, il ne s'agit pas d'une conférence de paix au niveau ministériel, comme celle de juin, mais d'un échange diplomatique. Il n'y aura donc pas de rencontre entre Israël et le Hamas en Suisse. Car, l'Autorité palestinienne est considérée comme la représentation officielle palestinienne.

Le thème de la conférence, qui devrait se tenir à Genève, est la colonisation illégale d'Israël. Ainsi, dans la résolution initiée par la Palestine, l'Assemblée générale de l'ONU exige le retrait de l'Etat hébreu des territoires palestiniens occupés dans un délai d'un an. La Suisse s'est d'ailleurs abstenue lors du vote, car elle estime que le délai de 12 mois va trop loin.

Dernière conférence il y a dix ans

Ce n'est pas la première fois que la Suisse accueille une telle conférence sur le Proche-Orient. En 1999, 2001 et 2014, tous les pays ayant ratifié la Convention de Genève avaient déjà été invités à Genève pour discuter de la politique de colonisation israélienne. Les Conventions de Genève sont au cœur du droit international humanitaire, c'est-à-dire du droit en temps de guerre. Des représentants de 126 des 196 parties contractantes avaient participé à la dernière conférence.

En juillet, la Cour internationale de Justice avait jugé dans un avis consultatif que la présence d'Israël dans les territoires était illégale. Le gouvernement israélien, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, est tenu de mettre fin à la situation le plus rapidement possible.

Peu de solution possible

Une solution peut-elle être trouvée lors de cette quatrième tentative? L'expert du Proche-Orient Erich Gysling en doute. «Ce qui est décidé à l'ONU n'est pas pris en compte par les parties au conflit.» Les conférences passées n'auraient déjà guère eu d'effet. «Cela demandera beaucoup d'efforts et n'apportera aucun résultat», affirme l'expert.

Reste à savoir si, outre la politique de colonisation, on discutera également d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Sur X, le département des Affaires étrangères en a demandé un dans le cadre de l'annonce de la conférence, afin qu'il puisse y avoir un accès sûr, rapide et sans entrave pour l'aide humanitaire et la libération de tous les otages.

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