On peut proposer bien des choses sur Facebook: meubles, vêtements, livres... et même du lait maternel! Cela peut paraître surprenant, mais l'or blanc est une denrée convoitée. «Elle est difficile à quantifier, mais la pratique est courante. Des dizaines de mamans procèdent régulièrement à des échanges dans le canton de Vaud», explique la docteur Céline Fischer Fumeaux, médecin associée au service de néonatologie, à Blick.
La spécialiste relève que même si les échanges sur les réseaux partent d’une bonne intention, la pratique comporte des risques sanitaires. «On ne connaît pas les conditions sanitaires des prélèvements, on n’a aucune idée de la manière dont le lait est transporté et surtout, on ignore les éventuels antécédents médicaux de la donneuse».
280 lactariums en Europe, 8 en Suisse
Au CHUV, les donneuses devront montrer patte blanche. Mais ce n'est pas le seul intérêt: la banque de lait prévue pour début 2022 doit aussi à répondre à une pénurie. Pour venir en aide aux enfants et aux mères, de nombreux lactariums ont vu le jour: 280 en Europe et déjà 8 en Suisse alémanique. Le CHUV et Transfusion Interrégionale CRS (Croix-Rouge suisse) se sont associés pour mener à bien ce projet, soutenu par Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) de l’Etat de Vaud.
Dans un premier temps, les services de la banque de lait seront réservés aux nouveaux-nés prématurés ou atteints de pathologies digestives, cardiaques ou encore immunitaires. Ces critères pourraient être élargis par la suite.
Pour l'alimenter, le CHUV a fait appel à la solidarité et la générosité des femmes qui allaitent et bénéficient d’un surplus de production ou qui voudrait simplement faire un don. Tout comme le don du sang, il s’agit d'un acte volontaire et non rémunéré.
Le CHUV «optimiste»
Transfusion Interrégionale CRS, expert dans le traitement, la traçabilité et la sécurité des produits sanguins, se chargera de la logistique, du traitement du lait et sa conservation. Pour sa part, le CHUV organisera le recrutement des donneuses, leur accompagnement, leur prise en charge, sans oublier la gestion des flux, de l’identification des besoins et priorités médicales et de l’information aux familles.
Le CHUV espère récolter environ 300 litres par années et se dit plutôt optimiste. Entre 100 et 200 personnes pourraient bénéficier de ce nouveau service.