En Suisse, 47% du gaz utilisé vient de Russie. Comme cela a été maintes fois pointé du doigt depuis le début de la guerre en Ukraine, acheter du gaz à la Russie finance indirectement le conflit lancé par Vladimir Poutine.
Or peu de pays ont pris la décision de s’affranchir du gaz russe depuis l’agression de l’Ukraine par sa voisine russe, souvent faute d'autres moyens d'approvisionnement. La Suisse fait partie des nations tributaires de cette denrée, au moins sur le court terme. Cela pourrait bientôt changer avec des projets helvétiques de construction d’un réservoir de stockage de gaz liquéfié près de Bâle, comme le rapporte le «Tages-Anzeiger». L’achèvement d’un tel projet pourrait permettre de ne plus dépendre du gaz de Vladimir Poutine.
Un réservoir à la Schweizerhalle
Depuis dix ans, Gasverbund Mittelland AG loue un terrain à Muttenz (BL). L’idée initiale du projet: construire à la Schweizerhalle (un complexe chimique à Muttenz) un réservoir où l’on pourrait stocker du gaz liquide provenant du monde entier.
Ces plans sont désormais ressortis des tiroirs. L’objectif: importer du gaz liquide des États-Unis, du Qatar ou d’Égypte et s’affranchir ainsi du gaz russe. Les fournisseurs de gaz sont déjà en train d’en acheter pour l’hiver prochain: le but est de s’en procurer le moins possible auprès de Vladimir Poutine.
Un réservoir accessible depuis Rotterdam
«Si un tel projet nous apporte plus d’indépendance, il apporte aussi quelque chose à la Suisse dans son ensemble», assure Rolf Samer au «Tages-Anzeiger». Le chef du Gasverbund Mittelland AG explique que la Schweizerhalle serait un site idéal, car les bateaux en provenance de Rotterdam pourraient y accoster. Une liaison ferroviaire serait même envisageable si le Rhin venait à manquer d’eau.
Aux yeux de l’expert, il est clair que «du point de vue de la garantie de l’approvisionnement en énergie, il faut à nouveau examiner ces plans de près». Mais d’après les premiers calculs, les capacités du site seraient suffisantes. Les chances que la Suisse dépende moins de la Russie l’hiver prochain pour son approvisionnement en gaz semblent plutôt bonnes.
(Adaptation par Louise Maksimovic)