Salaires en retard, cotisations sociales impayées, fiches de paie inexistantes: des dizaines d’employés externes travaillant pour la Radio-télévision suisse (RTS) via la société de portage Broadcast Audio Services (BAS) ont connu une année 2024 catastrophique. Ce modèle d’externalisation, dénoncé comme une «précarité systémique» par le Syndicat suisse des médias (SSM), plonge ces travailleurs dans l’insécurité financière, révèlent «24 heures» et la «Tribune de Genève».
Les quotidiens ont interrogé plusieurs ex-collaborateurs, qui racontent des années de déboires administratifs et des paiements erratiques. Après la faillite d’une première société de portage, de nombreux travailleurs se sont tournés vers BAS, qui s’est retrouvée submergée par la gestion de 80 contrats.
Poursuites engagées
Alertée dès octobre, la RTS a finalement suspendu ses contrats avec BAS, mais sans véritable solution pour les employés concernés. Certains ont rejoint une nouvelle société, Nous Prod, qui a avancé des salaires et engagé des poursuites contre BAS pour récupérer 150’000 francs.
Face à cette situation, le SSM réclame l’internalisation des travailleurs concernés. «La RTS est leur réel employeur et tire parti de leur flexibilité tout en limitant son effectif officiel», dénonce le syndicaliste Jean Burgermeister dans les colonnes de la «Tribune».
Collaborateurs «fragilisés»
Mais l’entreprise publique réfute toute précarisation et défend son modèle d’externalisation comme une nécessité structurelle. Malgré les promesses de régularisation, les travailleurs restent méfiants.
Pour eux, le problème dépasse BAS. Il s’agit d’un système qui fragilise ceux qui font tourner la machine RTS, tout en les privant des garanties des employés internes.