Toilettes, bouchons, concerts...
Les 10 délires de Paléo qui nous ont le plus manqué

Après l’annulation des éditions 2020 et 2021… à cause de qui vous savez, après deux ans d’absence qui nous ont semblé dix mille, le revoilà: Pa(aaah)léo! On vous fait la liste de ce qui nous a trop manqué. Ou pas. Ou peut-être plus…
Publié: 18.07.2022 à 16:28 heures
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Dernière mise à jour: 20.07.2022 à 05:02 heures
Paléo Festival ouvrira ses portes du 19 au 24 juillet.
Photo: Keystone
Michel Jeanneret, Antoine Hürlimann et Amit Juillard

Enfin! Au moment de pénétrer sur la plaine de l’Asse ce mardi, il y a fort à parier que les dizaines de milliers de festivaliers auront la banane du menton jusqu’aux oreilles. On ne va pas se le cacher: Paléo nous a manqué. Terriblement, même.

On a dû supporter l’absence de culture, on a dû se contenter de demi-fêtes et de quarts d’extase commune, mais on a également dû faire le deuil de ces petites choses un peu cool, un peu chiantes aussi, qui font le sel du rendez-vous préféré des Romandes et des Romands. Visite guidée — mais non exhaustive — de ce que nous allons retrouver… et de ce que nous ne devrons plus endurer. Garantie 100% bonnes nouvelles.

1. Les revendeurs de billets au black
Les premiers visages du Paléo, ce sont eux. Année après année, toujours à peu près les mêmes. Fidèles au rendez-vous. On leur a toutes et tous vendu au moins une fois le billet du pote relou qui nous avait lâché à la «der». Eh bien c’est de l’histoire ancienne et ça sera le premier choc de votre festival! Exit les mecs un peu agress’ à la sortie du Nyon-Saint-Cergue, bienvenue aux billets 100% digitaux et à la blockchain, qui vont sensiblement compliquer leur petit business. Ça va nous manquer? Pas trop. D’ailleurs, on vous avait prévenus: la numérisation fait du mal à l’emploi.

Amendement fait ce mardi 19 juillet à 20h: on s'est planté, ils sont là. Malheureusement.

2. Les mioches qui nous saoulent plus que la bière…
… en voulant récupérer tous les verres vides consignés pour se faire de la thune sur notre dos. Bim! Fini aussi! Le liquide (l’argent, pas la bière...) disparaît. Encore un job en moins, mais quel bonheur de ne plus devoir se farcir Ethan, largement plus agress’ que les revendeurs de billets au black. Ok, il va falloir l’occuper, mais on avisera sur place. Et de toute façon, qui se souviendra d’Ethan après quelques bières?

3. La file aux toilettes
Rien qu’observer les techniques des unes et des uns pour arriver au-dessus de la cuvette sale cinq minutes avant les autres est fascinant. User de ces tactiques est grisant. Il y a celui qui fait semblant de devoir vomir, celle dont la mère de la tante de la copine déjà dans les cabinets a soi-disant malencontreusement emporté le numéro d’Andrea et le dernier falafel avec elle, … Et ceux qui urinent dans un gobelet écolo pendant le concert de leur idole pour ne pas en manquer une goutte. Eh! Mais salut! Ça fait longtemps! Faut qu’on s’boive une pisse après. On sait que ça n’arrivera jamais, mais on dit «oui» quand même. Parce qu’être proche des toilettes, c’est être proche de son humanité.

4. Les «BBBBAAAAAAMBOULÉÉÉÉ» du camping
On les entendait toujours à n’importe quelle heure du jour et de la nuit avant la pandémie, mais ils tendaient (tiens, les f*cking tendeurs des tentes qu’on se prend dans les tibias fatigués la nuit au camping ne nous ont pas manqué!) à disparaître. C’était mieux avant? On peut plus rien dire? Ce cri mythique rebondira-t-il toujours d’un groupe de jeunes (faux) hippies à l’autre? Salut! T’aurais pas une feuille?

5. L’élégance du slip à trous à côté du costard et des talons poussiéreux
Exit la patrie, enfin. Ici, c’est liberté et vivre-ensemble. Ou à côté (mais pas trop proche non plus). À côté de l’énergumène en slip-bretelles — les bretelles, ça vous pose un homme! Merci grand-maman, tu peux continuer de siroter ton cocktail. Oui, il est sympa, ce mariage — ou de cette cadre dans une boîte de com' en talons inadaptés au terrain bosselé et de son pote banquier en costard gris-taupe adapté à toute cette poussière. À Paléo, il y a celles et ceux qui sont en afterwork et les autres, en after tout court, depuis plusieurs jours.

6. Les bouchons et les trains bondés
C’est le revers de la médaille. Avant de pénétrer dans la grande enceinte de jeu qu’est Paléo, il faut prendre son mal en patience pour arriver jusqu’à la plaine de l’Asse. Deux possibilités s’offrent à vous: emprunter l'autoroute à l’heure de pointe — travail oblige — et moisir trois quart d’heure dans les bouchons, ou prendre les transports en commun archibondés et relâcher plus de transpi que dans un pogo devant la Grande scène. Parole d’experts: préférez les moyens de locomotion collectifs, même si votre confort personnel en souffrira probablement un peu sur le moment. Vous gagnerez du temps et même de l’argent: les six lignes spéciales CaPostal qui desservent le district de Nyon ainsi que le train Nyon-St-Cergue sont gratuits!

7. Les «potes» relous qu’on aurait préféré ne pas croiser
C’est inévitable. Alors que vous ventilez soigneusement leurs messages sur WhatsApp 365 jours par an, vous tombez nez-à-nez avec… votre ex, le concierge de votre immeuble qui aime jouer au petit chef, cette ancienne collègue qui vous a pourri la vie au bureau, cet ami d’enfance qui sent la bière et les blagues sexistes ou encore celui qui se moquait de vos lunettes dans la cour de récré et qui, allez savoir pourquoi, à ce besoin irrépressible de vous dire à quel point il a réussi professionnellement. Peu de solutions s’offrent à vous: serrer les dents, aller au clash, prétexter une urgence pour disparaître ou commander une tournée de shots. Après vous être chauffé le tube, vos connaissances seront toujours autant reloues. Mais vous le remarquerez moins.

8. Pouvoir entrer avec ses propres boissons et son pique-nique
Ici, pas besoin d’enterrer une bouteille de vodka ou une brique de lait dans le sol de la plaine de l’Asse des semaines avant le début du festival (comme l’aurait fait cet ingénieux jeune homme de Chicago, si cette vidéo est véridique).

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Non, à Paléo, les jeunes sans le sou ont le droit d’entrer avec leur tise, les familles bobos avec leurs sandwiches tomates-gingembre-coriandre et votre oncle avec ses cigares au whisky écossais — le tout est à consommer avec modération. Et pas besoin de placer tous ses liquides dans un sac bien trop petit pour y faire entrer la mousse à raser, le bain de bouche, le produit pour les lentilles, la moutarde ET le mascara avant de passer la sécurité. Une mesure avant tout sociale, qu’on ne voit d’habitude qu’en rave.

9. Le feu d’artifice
Ça effraie la faune et ses poussières fines ne sont franchement pas très bonnes pour l’environnement. Mais que le feu d’artifice du dimanche soir à Paléo est beau! Plus qu’un spectacle qui en jette plein les yeux et les tympans, ce show pyrotechnique est surtout une sorte de rituel incontournable pour tout festivalier qui se respecte. Une parenthèse poétique, après six jours au rythme effréné, qui pousse à l’introspection. À la nostalgie, aussi. La vraie vie et ses tracasseries vont bientôt reprendre, tandis que le gazon de la plaine de l’Asse transformé en boue par les semelles de centaines de milliers de chaussures va tranquillement pouvoir se refaire une santé. Alors on savoure ces quelques minutes avec celles et ceux qu’on aime, on se ressert une dernière binche, on pleure un petit coup, et on se dit à l’année prochaine?

10. Les concerts
Aussi.

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