Suite à la proposition de Biontech
Les chercheurs mettent en garde contre une éventuelle troisième dose de vaccin

Les fabricants de vaccins Biontech et Pfizer veulent demander l'autorisation d'administrer une troisième dose de leur vaccin contre le coronavirus. C'est trop hâtif, affirment des chercheurs allemands. Des scientifiques d'Oxford abondent également dans ce sens.
Publié: 12.07.2021 à 15:54 heures
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Dernière mise à jour: 12.07.2021 à 16:11 heures
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La technique de l'ARNm pour produire des vaccins est jusqu'à présent l'arme la plus efficace de la science dans la lutte contre la pandémie.
Photo: imago images/Beautiful Sports
Levin Stamm, Lauriane Pipoz (adaptation)

La technique de l'ARNm est l'arme scientifique la plus efficace dans la pandémie du coronavirus. Sans elle, des vaccins tels que ceux de Biontech/Pfizer ou Moderna auraient difficilement pu être développés aussi rapidement. Cependant, une question taraude les scientifiques: combien de temps les vaccins à ARNm protègeront-ils contre le virus?

Des recherches ont déjà été menées sur ce point. Les études initiales supposent que leur protection perdurera plusieurs années, comme le rapporte «Der Spiegel». Mais les entreprises de biotechnologie sont plus sceptiques sur ce point. Biontech voudrait s'assurer que l'immunité de la population se maintient à un niveau élevé grâce à des rappels. Ils veulent ainsi demander l'autorisation d'administrer une troisième dose de vaccin à la population américaine et dans l'UE.

Biontech se réfère à sa propre étude pour avancer des chiffres: une vaccination dite de rappel, administrée six mois après la deuxième dose, devrait permettre de décupler le nombre d'anticorps et ainsi de lutter efficacement contre une recrudescence de la pandémie. Le fabricant de vaccins s'appuie sur les données de la vaccination israélienne. Selon lui, un «déclin de l'efficacité contre les cas symptomatiques au cours du temps, et avec l'émergence de variants, est attendu» passé les six mois suivant la vaccination. Mais des tests seraient encore nécessaires, selon les informations de franceinfo.

Comment fonctionne l'ARNm

L'abréviation ARNm signifie «acide ribonucléique messager». Pfizer/Biontech, Moderna et Curevac s'appuient tous trois sur cette nouvelle technologie, qui fait l'objet de recherches depuis plus de dix ans.

En résumé, l'ARNm est une sorte de molécule messagère qui transporte des instructions de production de protéines. Ces informations sont destinées aux cellules de l'organisme. Après la production de ces protéines dans l'organisme, le système immunitaire les reconnaît comme étrangère. Ce dernier produit donc des anticorps contre le virus. Cette réponse immunitaire prépare ainsi l'organisme à combattre le virus.

Après une infection ou une vaccination, une structure spécialisée, le centre germinatif, se forme dans les ganglions lymphatiques. C'est là que l'attaque contre les agents pathogènes sera lancée. Normalement, les centres germinatifs atteignent un pic une à deux semaines après la vaccination, puis déclinent. En revanche, lorsqu'ils sont stimulés par des vaccins à ARNm, les centres germinatifs ne semblent pratiquement pas décliner, même plusieurs mois après la vaccination.

L'abréviation ARNm signifie «acide ribonucléique messager». Pfizer/Biontech, Moderna et Curevac s'appuient tous trois sur cette nouvelle technologie, qui fait l'objet de recherches depuis plus de dix ans.

En résumé, l'ARNm est une sorte de molécule messagère qui transporte des instructions de production de protéines. Ces informations sont destinées aux cellules de l'organisme. Après la production de ces protéines dans l'organisme, le système immunitaire les reconnaît comme étrangère. Ce dernier produit donc des anticorps contre le virus. Cette réponse immunitaire prépare ainsi l'organisme à combattre le virus.

Après une infection ou une vaccination, une structure spécialisée, le centre germinatif, se forme dans les ganglions lymphatiques. C'est là que l'attaque contre les agents pathogènes sera lancée. Normalement, les centres germinatifs atteignent un pic une à deux semaines après la vaccination, puis déclinent. En revanche, lorsqu'ils sont stimulés par des vaccins à ARNm, les centres germinatifs ne semblent pratiquement pas décliner, même plusieurs mois après la vaccination.

Des chercheurs critiquent la proposition

Des chercheurs allemands considèrent cette proposition de troisième dose prématurée. Tant qu'il n'existe pas d'études scientifiques fiables, la question de savoir s'il faut à nouveau vacciner des millions de personnes en automne prochain devrait rester entièrement ouverte, a déclaré à «Der Spiegel» Hajo Zeeb, de l'Institut Leibniz de recherche sur la prévention et l'épidémiologie de Brême. Des chercheurs d'Oxford soulignent également qu'aucune indication ne permet d'affirmer qu'un tel rappel est nécessaire à ce stade.

Biontech affirme quant à lui que les résultats d'une troisième dose sont d'ores et déjà encourageants. Le laboratoire s'est basé sur une étude récente de Nature qui indiquerait que cette dose pourrait renforcer l'efficacité du vaccin contre le variant Delta.

Une troisième dose aidera-t-elle contre le variant Delta ?

En effet, avec la propagation de ce variant, l'efficacité du vaccin a considérablement diminué. Mais Hajo Zeeb doute qu'une troisième dose puisse lutter contre ce déclin. Seules des études indépendantes examinées par des pairs pourraient fournir des informations à ce sujet, précise-t-il. L'Agence européenne des médicaments (EMA) en est également consciente. Dans une interview accordée à «Der Spiegel», elle a elle aussi déclaré qu'il était actuellement trop tôt pour confirmer si et quand une dose de rappel serait nécessaire, car les données dont nous disposons sont actuellement trop peu nombreuses.


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