Lorsque Bekim Limani et Fatmir Mehmedi ont ouvert la première succursale Burek King à Lucerne en 2020, ils ont dû se plier à des prescriptions administratives aussi contraignantes que la fermeture des terrasses en raison de la pandémie. Mais ils ont tenu bon. Depuis, les affaires ont commencé à décoller et cet été, ils ont pu ouvrir une deuxième succursale pour vendre cette spécialité des Balkans à Dietikon, dans le canton de Zurich.
Burger King s'en mêle
Mais un géant du fast-food est venu gâcher la fête. Le 6 juillet dernier, la Burger King Corporation a envoyé un courrier aux deux Argoviens. Dans la lettre des avocats du célèbre fast-food, que Blick a pu consulter, on peut lire: «Burek King reprend pratiquement intégralement la marque Burger King et s'inspire de manière anticoncurrentielle des marques de notre client. L'emprunt aux marques de notre client est indéniablement recherché.» Le géant américain veut faire signer aux petits entrepreneurs une déclaration d'interdiction et d'engagement.
Dans cette déclaration, Bekim et Fatmir doivent s'engager à ne jamais proposer de sandwiches ou de burgers dans leur assortiment. Ils doivent en outre adapter leur logo. Le BK qui figure dans la couronne du logo doit disparaître. Une affaire coûteuse pour les propriétaires. Car leur logo est évidemment présent partout, aussi bien sur des T-shirts, que sur une camionnette ou des serviettes de table. Il est même inscrit sur les chaises de la terrasse. «Le coût d'une adaptation serait très élevé», explique Bekim Limani.
Pendant longtemps, les deux hommes n'ont pas su comment réagir: «Nous en avons discuté pendant de longues nuits.» Finalement, ils ont décidé d'engager un avocat.
La crainte d'une action en justice
Bekim Limani et Fatmir Mehmedi ont décidé de ne pas signer la déclaration d'interdiction et d'engagement. Ils ont volontairement laissé passer le délai.
Car les deux hommes ne voient pas pourquoi leur logo devrait être modifié: «Burger King possède un burger comme logo et non une couronne.» Ils craignent désormais une bataille juridique de plusieurs années. Le duo ne pourrait pas se le permettre. Fatmir Mehmedi ne mâche pas ses mots: «Burger King est un adversaire trop puissant.» Les propriétaires des deux établissements s'étonnent que le géant du fast-food se soucie autant de leur petit snack et de son logo. Contacté par Blick, Burger King n'a pas souhaité prendre position sur cette affaire.
«C'est l'œuvre de notre vie»
Environ douze personnes réparties dans deux succursales travaillent chez Burek King. Une troisième succursale devait ouvrir fin décembre. L'établissement propose des burek, un feuilleté originaire des Balkans. Il est le plus souvent fourré à la viande ou au fromage.
Si Burger King décide de poursuivre son action en justice, l'avenir s'annonce délicat pour Burek King, selon Bekim Limani: «Nous avons peur pour notre commerce, c'est l'œuvre de notre vie.» Fatmir et lui veulent gérer leur entreprise en toute tranquillité, soulignent-ils. «Nous sommes très différents de Burger King. C'est ce que nous aimerions prouver à leurs responsables. Nous les invitons chez nous pour un burek!» L'appel est lancé.