Soupçons de conflit d'intérêts
Une cheffe de service limogée à Rolle?

Y a-t-il eu conflit d'intérêts à Rolle? La responsable des services techniques siégeait aussi dans le conseil d’administration d’une entreprise de construction. En l'apprenant, la Municipalité de Rolle est tombée des nues.
Publié: 26.10.2021 à 11:30 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Rolle n’aura jamais autant fait parler d’elle en si peu de temps. Après la cyberattaque massive dont elle a été victime il y a quelques mois et les couacs de communication qui ont entouré ce piratage, la commune vaudoise doit gérer une nouvelle situation tendue.

La cheffe des services techniques est soupçonnée de conflit d’intérêts et d’avoir multiplié les activités annexes sans en informer son employeur, révèle «24 heures». Ce qui crispe les autorités locales? Le siège de la haute fonctionnaire dans le conseil d’administration d’une entreprise de construction — d'où le potentiel conflit d'intérêts — et son mandat à la HEIG-VD, cumul non annoncé. Ce lundi, l’Exécutif a déclaré qu’elle ne faisait plus partie de son personnel.

Une affaire qui dure

Que s’est-il passé? L’affaire remonte au début du mois de mai. La presse spécialisée annonce alors la nomination de cette cheffe de service au conseil d’administration d’une grande entreprise générale active dans la construction sur l’arc lémanique. «Nous l’avons choisie pour ses larges compétences et son important réseau», souligne un des présidents dudit conseil d’administration. Problème: cette femme dirige également les services techniques de la Commune de Rolle.

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Toujours selon «24 heures», c’est par ce biais que la Municipalité a appris la nouvelle. À la fin du mois de mai, juste avant la cyberattaque, le syndic d’alors, Denys Jaquet, interrogeait déjà son service RH sur un éventuel conflit d’intérêts, comme le prouvent des courriels qui ont fuité sur le dark web.

Au début de l'été, lors d’une rencontre entre une délégation municipale et la cheffe de service, celle-ci aurait promis qu’elle allait démissionner de son poste dans l'entreprise. Depuis, la fonctionnaire a toujours assuré qu’elle ne faisait plus partie du conseil d’administration. Or, elle y siégeait encore lundi.

Une réunion expéditive

En le découvrant, la Municipalité voit rouge. Elle se réunit en séance pour en discuter avec la principale intéressée. Au sortir de la réunion, la spécialiste n’est plus employée de la Commune. L’Exécutif n’a pas souhaité communiquer davantage. Il invoque la sensibilité du dossier pour éviter de répondre aux questions de nos confrères.

Pour sa part, la désormais ex-cheffe de service dit regretter la manière dont elle a communiqué avec la Municipalité sur ses activités annexes. Dans les colonnes de «24 heures», elle conteste le conflit d’intérêts entre son poste à la Commune de Rolle et celui d’administratrice, d’autant plus qu’elle a finalement quitté ce dernier cette semaine. Elle estime encore que son statut d’intervenante externe à l’HEIG-VD est compatible avec son travail à plein temps au sein de l’administration rolloise. Des arguments qui ne lui ont pas permis de conserver son poste.

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