La conseillère fédérale socialiste Simonetta Sommaruga a elle aussi été victime de sexisme au travail. Elle en parle ouvertement aujourd'hui. «Après avoir commencé un nouveau travail en tant que jeune femme, j'ai remarqué par hasard que je gagnais moins de la moitié que ce que gagnait mon prédécesseur», raconte la conseillère fédérale à la journaliste Patrizia Laeri.
L'interview a été réalisée dans le cadre d'une série télévisée en trois parties: «Starke Frauen» (Des femmes fortes). Cette série, diffusée par la SSR, la ZDF et l'ORF sur leur chaîne commune «3sat», présente des femmes fortes issues de différents secteurs de la société pour mettre en lumière leurs combats. Comme le montre le reportage, des discriminations fondées sur le sexe existent encore dans le monde du travail et la société.
«Je suis encore aujourd'hui sous le choc»
La première partie de la série s'intéresse au pouvoir féminin et aux mesures nécessaires pour faire accéder plus de femmes aux postes de pouvoir. On peut y voir la conseillère fédérale témoigner de son expérience personnelle face au sexisme.
Après avoir appris qu'elle était payée beaucoup moins que son prédécesseur masculin, elle confesse avoir pensé: «Maintenant, je dois prouver que je peux faire ce travail.» Une réaction qu'elle qualifie de féminine dans un monde professionnel où les femmes sont conditionnées à penser qu'elles doivent faire davantage que les hommes pour mériter leur place. Elle explique avoir redoublé d'efforts dans cette optique. «En fait, je suis encore aujourd'hui sous le choc», reconnaît Sommaruga.
Ce n'est qu'au bout d'un an qu'elle a osé affronter son employeur, raconte-t-elle. «Je suis désolée, mais il y a un problème», lui avait-elle expliqué. «Je gagne moitié moins que mon prédécesseur. Pourtant, je fais le même travail et je le fais aussi bien.» Elle a exigé le même salaire, et a fini par obtenir gain de cause.
Presque 20% de salaire en moins pour les femmes
Aujourd'hui encore, l'égalité salariale n'est toujours pas atteinte. En moyenne, les femmes gagnent 19% de moins que les hommes. C'est ce que montre une enquête publiée en février par l'Office fédéral de la statistique. Ces différences seraient dues en partie à des facteurs tels que l'âge, l'éducation, les années de service, le domaine d'activité ou l'emploi. Mis à part ces facteurs, ces écarts restent en partie inexplicables.
Simonetta Sommaruga est justement la conseillère fédérale en charge du combat contre cette inégalité de traitement.