L’an dernier, la Poste n’a distribué qu’environ 1,7 milliard de lettres adressées, ce qui correspond à une baisse de 5,6% par rapport à 2019.
Cela n’est pas sans conséquences sur les prestations du géant jaune: depuis fin mai, la Poste ne vide pratiquement plus ses boîtes aux lettres le dimanche; le magazine «Saldo» a constaté que sur 14’000 boîtes jaunes dans tout le pays, seules 300 sont vidées le dimanche.
Les zones rurales sont touchées, mais aussi les quartiers urbains. Dans les cantons du Jura, de Nidwald, d’Uri, de Glaris et de Thurgovie, les facteurs ne vident qu’une seule boîte aux lettres le dimanche.
Réduction des coûts en raison du faible volume
Le nouveau régime a surtout un impact drastique pendant la semaine: seule une boîtes aux lettres sur deux en moyenne est vidée après 9 heures du matin. Dans de nombreux endroits, cela signifie pratiquement la fin du courrier A: les enveloppes qui ne sont déposées que dans le courant de la matinée n’arrivent pas à destination le lendemain.
La Poste justifie cela par la nécessité de faire des économies en raison de la diminution du volume des lettres. Le conseiller national UDC zurichois Mauro Tuena juge cela inacceptable: «C’est une réduction des prestations qui ne dit pas son nom. Et une réduction énorme qui plus est!» Il ne s’agirait pas, pour le politicien, de maintenir le réseau de boîtes aux lettres sous sa forme actuelle.
Mais Mauro Tuena refuse d’accepter qu’une coupe budgétaire restreigne aussi drastiquement les prestations. «C’est une source de tracas pour les ménages privés», dit-il. «Pour les entreprises, les PME, c’est carrément dommageable». Par exemple, les factures livrées plus tard seront également payées plus tard.
Le volume de lettres pourrait continuer à diminuer
Roberto Cirillo, le directeur de la Poste, a été convoqué devant la commission des télécommunications du Conseil national à la fin du mois d’août. Mauro Tuena exige qu’il présente des solutions alternatives. Jusqu’à présent, la Poste n’a pas réussi à le faire.
La position de l’UDC est critiquée par d’autres voix au sein du Parlement. Le député centriste des Grisons Martin Candinas voit dans la politique d’économies de la Poste la patte du parti de droite: «Soyons honnêtes: soit nous donnons à la Poste la possibilité de générer des bénéfices sur le marché, avec lesquels elle peut remplir son mandat de service public, soit l’État intervient.» Selon Martin Candinas, l’UDC empêche l’une ou l’autre de ces situations de se produire (en faisant barrage aux interventions de marché afin de ne pas nuire à la libre concurrence et en refusant que l’État n’augmente ses coûts, ndlr). «Il est alors tout simplement malhonnête de fulminer lorsque des coupes sont effectuées.»
Le volume de lettres devrait continuer à diminuer à l’avenir. «Je ne pense pas que les prix actuels des envois postaux puissent être maintenus encore longtemps», déclare Martin Candinas. «Sinon, il y aura de nouvelles réductions dans le service public».