Les chiffres Covid en Europe sont en hausse, surtout dans les pays germanophones. Le taux de vaccination en Suisse, en Allemagne et en Autriche est faible comparé à d'autres pays scandinaves ou latins. Pour un même «échec», les approches adoptées par ces trois pays sont cependant différentes. Alors que la règle des «2G» s'applique à l'ensemble du pays en Autriche, et que les personnes non vaccinées y sont désormais même menacées de confinement, les mesures en Allemagne, par exemple, varient en fonction des Länder.
En Suisse, en revanche, la discussion sur une éventuelle mise en place de la «2G» est encore sensible, si ce n'est tabou. Pour l'heure, un seul endroit la pratique, faute de choix: la station de ski transfrontalière de Samnaun/Ischgl, cette dernière se trouvant à moitié... en Autriche.
La Suisse pointée du doigt
Mais la réticence des suisses face à la «2G» – ou, pour rappel, le fait de limiter l’accès à certains lieux aux seules personnes guéries du Covid-19 ou vaccinées – fait jaser les voisins. Le médecin allemand Frank Ulrich Montgomery, président de la World Medical Association (WMA), déclare dans une interview aux journaux «CH Media» que la règle des «2G» devrait aussi devenir une problématique de premier plan en Suisse. Bien entendu, selon lui, il ne serait pas nécessaire d'introduire le certificat pour vaccinés ou guéris à l'échelle nationale: «Très certainement dans le quartier des banques de Zurich, mais guère sur la prairie du Rütli.»
Ce radiologue de formation prêche également le fait que la «2G» n'est pas une vaccination obligatoire déguisée. «C'est à chacun de décider de ce qu'il doit faire. Mais ceux qui ne se font pas vacciner doivent assumer les conséquences de leur acte irresponsable.» Il considère ainsi que l'interdiction d'accès à certains espaces pour les non-vaccinés est inévitable cet hiver.
Une «tyrannie des non-vaccinés»?
Montgomery adopte une ligne dure avec les décideurs politiques des pays germanophones. Les politiciens ont trop peu de courage, dit-il. Il parle même d'un «échec catastrophique».
Frank Ulrich Montgomery a également déclaré que la durée de validité du Certificat doit être évaluée selon des critères scientifiques. Pour lui, ce dernier ne devrait être valable que tant que dure l'immunité due à la vaccination. S'il peut être scientifiquement prouvé que l'on perd la protection vaccinale complète après six mois, alors la validité du certificat doit prendre fin après six mois. En Suisse, le certificat est actuellement valable durant douze mois à compter de la deuxième dose.
Ce n'est pas la première fois que le président de la WMA – radiologue à l'origine – affiche un avis bien tranché quant aux restrictions liées à la pandémie. Il y a quelques jours, il a parlé, dans une interview, d'une «tyrannie des non-vaccinés».
(Adaptation par Daniella Gorbunova)