Il est gros comme une pièce de cinq francs, armé de capteurs, d'une caméra, et d'une mini-bombe mortelle chargée de trois grammes d'explosifs. Ce type de mini-drones, notamment utilisé pour des «attentats ciblés», inquiète les Sécurités intérieures du monde entier, écrit le «Tages Anzeiger», samedi 13 janvier. L'armée suisse ne sera par ailleurs «pas en mesure de protéger» la réunion annuelle du Forum de Davos, qui démarre le 15 janvier, contre ces engins d'attaque, révèle le quotidien.
«Danger croissant pour la sécurité publique»
L'experte en terrorisme Christina Schori Lang, du Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP), considère ces drones comme un «danger croissant pour la sécurité publique». Les terroristes pourraient se servir de ces appareils pour des attaques «dans et en dehors des zones de conflit», cite le journal zurichois.
Le Département de la sécurité n'a créé son centre de compétences pour les drones et la robotique qu'à l'été dernier. L'armée a ainsi indiqué à la «Neue Zürcher Zeitung», en novembre dernier, qu'elle n'avait pas de système de défense contre ces minidrones.
Un brouilleur pour les mettre hors service
Or, un événement hautement sensible, sécuritairement, débute lundi. Le Forum économique mondial (FEM) aura notamment comme têtes d'affiche les présidents ukrainien, Volodymyr Zelensky, et israélien, Isaac Herzog. Le divisionnaire Maurizio Dattrino, qui commande 5000 militaires appelés en renfort de la police grisonne pour assurer la sécurité du forum, précise qu'il appartient à la police de lutter contre les petits et très petits drones.
La police doit faire appel à des entreprises privées pour se fournir en moyens de défense techniques. Le site central du FEM sera sécurisé hermétiquement à l'aide d'appareils de localisation électroniques et de «brouilleurs». Ces derniers peuvent mettre l'électronique des drones complètement hors service. Des filets de capture seront utilisés autour du centre de conférence pour neutraliser les drones en vol.
Volodymyr Zelensky«menacé»
À Davos, analyse le «Tagi», Volodymyr Zelensky est une des personnes les plus menacées. Il sera protégé avec des mesures semblables à celles qui avaient été appliquées en 2020 lors de la présence du président étasunien Donald Trump.
Le président ukrainien se déplacera avec ses gardes du corps. À l'intérieur des logements de l'homme politique, ce sont eux qui seront responsables de sa sécurité. En revanche, la police suisse, soutenue par l'armée, assurera cette tâche à l'extérieur.
