Sa cote a fondu
Perspectives amères pour le chocolat suisse

Les ventes de chocolat suisse stagnent, avec une croissance inquiétante des exportations de seulement 0,2%. La flambée des prix du cacao et les pressions réglementaires assombrissent les perspectives de l'industrie chocolatière suisse.
Publié: 08.04.2025 à 17:55 heures
Le prix du cacao, qui s'est envolé ces derniers mois, se répercutera sur les prix de vente des tablettes de chocolat et autres pralinés cette année (archives).
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT
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ATS Agence télégraphique suisse

Les ventes de chocolat suisse ont stagné l'an dernier, avec une évolution des exportations jugée «alarmante» par la branche. D'autant plus que la flambée des prix du cacao et la pression réglementaire assombrissent les perspectives.

«La légère croissance du marché intérieur (+1,7%) a été contrebalancée par le surplace des exportations (+0,2%)», note la faîtière Chocosuisse mardi dans un communiqué. Et au vu de la part de 72,1% de ces dernières dans les ventes totales, cela «sonne comme un signal d'alarme pour la branche». Au final, le volume de chocolat suisse vendu n'a que légèrement augmenté de 0,6% par rapport à 2023, s'établissant à 209'096 tonnes.

Les hausses se poursuivent

Le prix du cacao a quadruplé l'an dernier, culminant à 10'888 dollars la tonne fin 2024 après s'être longtemps maintenu entre 2000 et 3000 dollars, conduisant les fabricants de chocolat à répercuter ces coûts sur leurs prix. Les recettes se sont de ce fait nettement enrobées, de 13,3% à 2,2 milliards de francs.

Ces hausses devraient se poursuivre cette année: «le prix fort du cacao ne se répercutera pleinement sur les prix de vente que cette année, car en 2024, de nombreux fabricants de chocolat avaient encore en stock du cacao meilleur marché», peut-on lire. Dans le même temps, la consommation par habitant en Suisse s'amincit (-2,4% à 10,6 kilos), avertit Chocosuisse. Reste à voir comment les consommatrices et consommateurs réagiront aux nouvelles hausses de prix.

La branche relève aussi le tour de vis réglementaire à venir. Dès la fin de l'année, le règlement européen sur les chaînes d'approvisionnement (EUDR) deviendra obligatoire, avec des exigences accrues en matière de traçabilité, dont les effets pour les entreprises sont encore incertains.

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