Réflexion en cours
Le comité des Brandons de Payerne s'excuse pour les tags racistes et sexistes

Les tags perçus comme racistes et sexistes ont parsemé Payerne (VD) lors des Brandons ces derniers jours. Après la dénonciation par des habitants, des commerçants et des associations, le Comité de l'événement présente ses excuses pour cette «tradition satirique».
Publié: 11.03.2025 à 18:23 heures
«Chien accepté juste en cuisine», pouvait-on lire un restaurant thaï de Payerne (VD) durant les Brandons.
Photo: Lucien Agasse
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Léo MichoudJournaliste Blick

Juste après le dernier soir de fête, l'ambiance est à la gueule de bois aux Brandons de Payerne. Entre ce lundi 10 et ce mardi 11 mars, des habitants, des commerçants et des associations anti-racistes ont dénoncé les tags réalisés par l'équipe des Barbouilleurs durant tout le Carnaval sur les vitrines de la ville. Ce mardi après-midi, le comité des Brandons présente «ses excuses pour les réactions suscitées par les vitrines satiriques», et ceci «à toutes les personnes qui ont pu être affectées».

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Le «Comité des Masqués», qui gère l'organisation des quelques jours de fête dans la Broye souhaite «apporter des explications sur la démarche satirique qui guide cet événement depuis 70 ans, tout en reconnaissant les sensibilités qu’il a pu heurter». Comme dans beaucoup d'autres carnavals à travers le monde, la satire, l'humour et la caricature constituent l'ADN des Brandons.

Mais cette fois, la blague est peut-être allée trop loin. Notamment avec les deux tags ciblant l'ex-directeur du Manor Bladt, Bertrand Bladt, en sa qualité de juif «de naissance, mais pas pratiquant». Sur la vitre du grand magasin qu'il vient de fermer: «Liquidation finale: soldes de 39 à 45%». Et sur la vitre du Marionnaud d'en face: «On a gazé la blatte, on a le monopole.»

Dans l'esprit du Carnaval

«Il s’agit d’un moment de libre expression où l’on joue avec les codes sociaux, les figures publiques et les actualités, souvent avec exagération et ironie», se justifie le comité. «La journée, on a les yeux plissés», pouvait-on lire sur une épicerie asiatique. «Chiens acceptés juste en cuisine», est-il peinturé sur la vitrine d'un restaurant thaï.

Mais pour le comité, les tags s’inscrivent dans cet esprit carnavalesque «visant à faire rire, réfléchir et parfois même interpeller sur certains sujets de société». Outre les vitrines, les chars et le journal des Brandons donnent également dans la satire tout au long de l'évènement.

Une réflexion en cours

Toutefois, le comité assure être pleinement conscient «que la satire est un exercice délicat, et que la frontière entre l’humour piquant et l’offense peut être mince». Les Brandons de Payerne regrettent donc la manière dont certains messages ont pu être interprétés et assurent entamer «une réflexion pour allier la tradition satirique au respect».

Cet épisode a fait dire au Payernois Lucien Agasse, chez Blick, qu'il ne se sentait pas le bienvenu aux Brandons. Sur ce point, les membres du Comité des Masqués affirment leur «attachement aux valeurs de respect et de convivialité qui font l’essence des Brandons et de notre ville». Comment se passera le barbouillage lors de l'édition 2026? Affaire à suivre…

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