L'idée d'une grande métropole lémanique qui rejoindrait Genève et Lausanne est-elle au point mort? C'est la question que posent deux élus des deux cantons concernés. Diane Barbier-Müller (PLR/GE) et David Vogel (Vert'libéraux/VD) comptent déposer ce mardi 8 avril une interpellation commune dans les deux Grands Conseils où ils sont respectivement députés, a appris Blick.
Intitulé «Sortons la Métropole lémanique de sa léthargie», ce texte déplore que la «précieuse collaboration» intercantonale semble en «hibernation». En effet, le dernier signe de vie politique de la Métropole lémanique, sur son site internet, date de novembre 2023. Le programme de collaboration des cantons de Vaud et de Genève saluait alors que la commission des transports au Conseil des Etats soutienne «le développement de l’axe ferroviaire Lausanne-Genève».
Inaction valdo-genevoise?
Dans le même ordre d'idée, le Vaudois David Vogel et la Genevoise Diane Barbier-Müller avaient déjà plaidé ensemble pour le lancement d'un train direct Genève-Londres – un projet que les CFF entendent mettre sur pied. Cette fois, dans leur interpellation, les politiciens de centre-droit évoquent les «débuts prometteurs» de la Métropole lémanique depuis son lancement en 2011: «Plusieurs réalisations concrètes sont à son actif comme le Léman Express, le Hub technologique transfrontalier et un fond commun pour le développement économique des deux cantons.»
Aujourd'hui, en 2025, la PLR et le Vert'libéral y voient «d’inquiétants signes d’essoufflement» et «des signes préoccupant d’inaction». Pas de quoi les rassurer, notamment s'il est question de plaider pour de meilleures infrastructures de transports sur l'Arc lémanique. «Dans un avenir proche, cette problématique est appelée à prendre davantage d’importance, alors que la population valdo-genevoise continue à croître à un rythme impressionnant», argumente l'interpellation.
Pour un écho des enjeux lémaniques à Berne
Les deux élus regrettent que les enjeux de cette région au fort potentiel économique «ne semblent rencontrer qu’un faible écho dans la Berne fédérale». Diane Barbier-Müller et David Vogel avancent la possibilité d'une inaction «dommageable» des gouvernements vaudois et genevois, qui auraient arrêté de défendre leurs intérêts à Berne.
L'interpellation se présente sous la forme d'une série de questions à leurs Conseils d'Etat respectifs. Il s'agit de savoir si la volonté de relancer en urgence la Métropole lémanique est partagée, si les deux cantons romands sont en contact à ce sujet et enfin si un «front commun» à Berne est envisagé pour «défendre le projet de nouvelle ligne ferroviaire entre Genève et Lausanne».
