Contre-projet accepté
Genève va voter sur l'accès aux soins dentaires

Le Grand Conseil genevois a accepté un contre-projet à l'initiative du PS sur l'accès aux soins dentaires. Les deux textes seront soumis au vote populaire. Le contre-projet prévoit des mesures de prévention et un soutien financier ciblé.
Publié: 10.04.2025 à 22:14 heures
Le Grand Conseil genevois a accepté un contre-projet sur l'accès aux soins dentaires, qui sera prochainement voter.
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ATS Agence télégraphique suisse

L'accès aux soins dentaires sera au cœur d'une votation à venir à Genève. Un contre-projet à l'initiative du PS «Pour des soins dentaires accessibles à toute la population» a été accepté jeudi soir par le Grand Conseil. Les deux textes seront soumis au peuple.

Refusée en mai dernier par le Grand Conseil, l'initiative prévoit un chèque dentaire annuel de 300 francs pour les personnes éligibles aux subsides d'assurance maladie. Elle vise à renforcer la prévention de la santé bucco-dentaire par des campagnes de dépistage.

Promotion de la santé

Le dispositif serait coordonné par un nouveau médecin-dentiste cantonal. Le coût de cette initiative est estimé à près de 45 millions de francs par année. Les députés ont préféré le contre-projet qui a été accepté jeudi soir par 53 voix contre 42 (la gauche et Le Centre).

Ce texte inscrit les questions médicales concernant la santé bucco-dentaire dans les tâches attribuées au médecin cantonal, sans toutefois créer un nouveau poste de médecin-dentiste cantonal. La promotion de la santé bucco-dentaire entre aussi dans la loi en demandant à l'Etat d'établir un plan d'action dans ce domaine via des mesures de prévention, de prophylaxie et de soins ciblés.

Contre-projet «cosmétique»

Enfin, le contre-projet prévoit un soutien financier ciblé, des mesures de prévention et des soins bucco-dentaires. «Simplement mettre l'existence de la santé bucco-dentaire dans une loi ne va pas améliorer l'accès aux soins», a relevé la députée socialiste Jacklean Kalibala, rapporteuse de minorité, en dénonçant un contre-projet cosmétique. «La barrière financière aux soins bucco-dentaires ne va que s'aggraver», estime-t-elle.

Selon le PLR Pierre Nicollier, rapporteur de majorité, ce contre-projet donne au contraire la liberté au Conseil d'Etat de proposer des mesures adéquates, notamment en finançant des prestations. Ce dispositif est beaucoup plus efficace que le financement arrosoir prévu par l'initiative, estime-t-il. Le Conseil d'Etat partage aussi cet avis.

Déjà en 2019

A noter qu'un amendement de dernière minute déposé par Le Centre visait notamment à rembourser à hauteur de 50% les soins dentaires des mineurs jusqu'à 16 ans pour autant que les jeunes aient effectué régulièrement les examens et les mesures de prévention. Cette proposition, dont le coût était estimé à 12 millions, a été refusée par la majorité de droite.

L'initiative sera donc soumise au peuple avec le contre-projet adopté jeudi. L'accès aux soins dentaires est un sujet politique récurrent à Genève et ailleurs. Les Genevois avaient refusé en 2019 une initiative constitutionnelle pour une assurance obligatoire pour les soins dentaires, comme les Vaudois en 2018 et les Neuchâtelois en 2022.

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