«Ça sera des malades à vie»
Débat agité au Grand Conseil genevois au sujet des droits des personnes trans

Des débats houleux ont éclaté au Grand Conseil genevois vendredi autour d'une résolution sur les droits des personnes trans. Des propos jugés insultants ont été tenus, nécessitant l'intervention du président du Parlement pour rétablir l'ordre.
Publié: 11.04.2025 à 20:35 heures
Le Parlement genevois a été agité par un violent débat sur les droits des personnes trans.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Les débats ont été agités vendredi au Grand Conseil genevois au sujet d'une résolution de la gauche qui visait à garantir les droits des personnes trans. Le président du Parlement a dû intervenir pour remettre à l'ordre des députés qui ont tenu des propos insultants et haineux.

Le texte avait pour but d'interpeller l'assemblée fédérale afin notamment d'inscrire dans la législation le droit de ne se définir ni homme ni femme à l'état civil. Le débat a commencé dans le calme, lorsque la rapporteure de majorité a expliqué que cette demande avait déjà été tranchée et rejetée à Berne.

Vagues réactionnaires américaines

La prise de parole de la députée PLR Céline Zuber-Roy a ensuite suscité une sonore désapprobation à gauche. Estimant que la résolution allait trop loin, la PLR a relevé qu'il y avait «une réalité biologique, avec des hommes et des femmes».

Fâché par ces propos, le socialiste Matthieu Jotterand a mis en garde contre la vague réactionnaire qui vient des Etats-Unis. Il a conclu son intervention en appelant la députée PLR «Céline Zuber-Trump». Des excuses ont été exigées par le président du Grand Conseil. Mais Matthieu Jotterand a refusé de s'y plier et a quitté la salle.

«Ça sera des malades à vie»

L'agitation est encore montée d'un cran quand le député UDC Marc Falquet a pris la parole. «Si on change de sexe, ça sera des malades à vie», a-t-il asséné. «Les jeunes ont besoin de valeurs, pas de changements de sexe», a-t-il ajouté. Ces déclarations ont fait hurler la gauche. Un député socialiste a demandé des excuses pour ces propos haineux.

Au final, tous les amendements ainsi que la résolution dans son ensemble ont été rejetés par la majorité de droite du Grand Conseil. La présidente du Conseil d'Etat Nathalie Fontanet a pour sa part rappelé l'attachement du canton à l'égalité. Genève a été pionnier en Suisse en adoptant en 2023 une loi contre les discriminations liées au sexe et au genre.

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