Règlement strict à Glaris
Le président du Conseil des États devra quitter Berne... à cause de son père!

L'automne prochain marquera la fin de la carrière politique de Thomas Hefti. Il ne s'agit pas d'un départ volontaire du président du Conseil des États: c'est une règle en vigueur à Glaris qui l'oblige à s'en aller. Elle a été créée à cause de... son père. Explications.
Publié: 11.08.2022 à 17:54 heures
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La carrière politique de Thomas Hefti devrait prendre fin à l'automne 2023. Le Glaronnais va faire les frais de la «Lex Hefti», comme son père.
Photo: Keystone
Daniel Ballmer

C'est le point culminant de la carrière politique de Thomas Hefti: le PLR glaronnais est actuellement président du Conseil des États, l'un des rôles les plus en vue de la politique suisse. Mais ce sera aussi la dernière expérience politique — du moins fédérale — du libéral-radical de 62 ans. Et ce, qu'il le veuille ou non.

Thomas Hefti ne l'a pas encore communiqué officiellement, mais plusieurs sources confirment à Blick que le conseiller aux États PLR ne se représentera pas à l'automne 2023. Il n'a pas le choix: le canton de Glaris a mis en place une «clause guillotine» concernant les candidats au Conseil d'État ou au Conseil des États. Quiconque arrive à l'âge de la retraite doit quitter son poste — et Thomas Hefti fêtera ses 64 ans quelques jours après les élections.

Une deuxième génération de Hefti visée

Fait cocasse, cette réglementation peu habituelle est surnommée la «Lex Hefti». Pas en raison de Thomas, mais de Peter, le propre père de l'actuel président de la Chambre des cantons. La législation remonte à 1988, lorsqu'un député âgé alors de 34 ans, Fritz Schiesser, a visé (c'est le cas de le dire, penseront les germanophones) Peter Hefti.

Le Glaronnais avait alors 66 ans et présidait le Tribunal cantonal depuis 25 ans. Il était également conseiller aux États depuis 20 ans. Une longévité presque éternelle, beaucoup trop aux yeux de Fritz Schiesser, dont la proposition avait convaincu. Peter Hefti, Hans Meier (élu PDC aux États) et Emil Fischli (conseiller d'État) en avaient fait les frais. Fritz Schiesser, lui, avait... succédé à Peter Hefti aux États. Il y est resté de 1990 à 2007 et a présidé la Chambre en 2004.

Cette législation touche donc une deuxième génération de Hefti. Le président du Conseil des États conserve son silence sur son départ: les autorités cantonales et fédérales doivent être informées en premier lieu.

La tentative d'abrogation a échoué

Le sénateur aurait bien pu passer entre les gouttes en mai dernier, lorsque le gouvernement glaronnais a demandé la suppression de cette clause pour ses élus. En vain: la Landsgemeinde a rejeté cette demande, scellant le sort de la carrière de Thomas Hefti au Conseil des États et au gouvernement cantonal.

Glaris est le seul canton à connaître une telle réglementation. Les limitations de la durée des mandats sont plus répandues, mais elles sont l'apanage des partis. Et il est plus facile d'obtenir une dérogation, du moins au sein du parti socialiste: Roger Nordmann va pouvoir tenter de rester à Berne (où il est chef du groupe PS) grâce à une deuxième dérogation, tandis que le coprésident du parti Cédric Wermuth va tenter d'en faire de même dans quelques jours lors de l'assemblée du PS argovien.

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