Rassurant face à la crise énergétique
Les services météorologiques américains croient en un hiver suisse doux

Alors que la pénurie d'énergie menace, l’inquiétude envers les températures de ces prochains mois demeure en Suisse. Le service météorologique américain National Centers for Environmental Prediction donne pourtant de l'espoir et nous prévoit un hiver doux.
Publié: 25.09.2022 à 16:31 heures
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Selon plusieurs instituts météorologiques, l'hiver en Suisse devrait être plutôt doux.
Photo: imago/Manngold
Nicola Abt

Le calcul est simple: plus l'hiver est froid, plus il faut d'électricité et de gaz. Avec la crise énergétique imminente, la météo pourrait devenir un facteur décisif pour savoir si nous allons avoir froid ou non. L'autorité météorologique américaine National Centers for Environmental Prediction (NCEP) annonce une bonne nouvelle à la Suisse, comme l'écrit la «SonntagsZeitung»: un automne et un hiver doux se profilent à l’horizon.

Comme il s'agit seulement de prévisions et que l'Europe centrale est considérée comme complexe sur le plan météorologique, ce qu'indique le NCEP est à prendre avec précaution. Mais si l'autorité a raison, les chauffages au gaz et les pompes à chaleur, entre autres, devraient ainsi être moins sollicités. Lors d'hivers moyens, elles représentent 20% de la consommation totale d'énergie.

Un hiver doux ou de l'électricité supplémentaire?

Le NCEP est le même institut qui avait pronostiqué au printemps un été chaud et sec, ce qui s'est effectivement produit. Actuellement, le service météorologique allemand prévoit lui aussi des températures plutôt douces pour l'Europe centrale l'hiver prochain. Quatre autres instituts de recherche, qui établissent des prévisions à long terme, sont toutefois moins optimistes, même si personne ne s'attend à une forte vague de froid.

Une statistique publiée dans la «SonntagsZeitung» illustre les conséquences électriques d'un hiver froid. Par rapport à un hiver doux, nous aurions besoin, en décembre, janvier et février, d'autant d'électricité supplémentaire que 690'000 ménages utiliseraient pendant toute une année. Pour bien comprendre, un temps doux en hiver signifie que les températures se situent entre un et cinq degrés Celsius. Tout ce qui est au-dessus est considéré comme «très doux», tout ce qui est en dessous comme froid à très froid.

De la pluie nécessaire cet automne?

Du point de vue suisse, il vaut la peine de garder un œil sur les températures hivernales en Allemagne. Si nos voisins du nord chauffent moins, les chances qu'une partie de l'énergie excédentaire soit dirigée vers la Suisse augmentent. Comme le président russe Vladimir Poutine a fermé le robinet de gaz aux Allemands, ces derniers seront très prudents avec cette ressource. Du côté de la France, la quantité d'énergie que le pays pourra fournir n'est pas encore claire. Cela dépendra de la date d'achèvement de ses centrales nucléaires actuellement en cours de rénovation.

Ce qui est sûr, c'est qu'un automne pluvieux serait bénéfique pour notre propre production d'électricité. Actuellement, les barrages ne sont remplis qu'à 83% à peine. Au cours des dix dernières années, il n'y a eu qu'une seule fois à la mi-septembre moins d'eau dans les bassins d'accumulation que cette année. L'eau manque notamment au Tessin. Les lacs n'y sont remplis qu'à 58%.

Optimisme des Etats-Unis pour les précipitations

Les prévisions du service météorologique allemand ne laissent guère d'espoir en ce qui concerne la pluie. Celui-ci prévoit un automne légèrement trop sec par rapport à ce qui serait bienvenu pour la Suisse. Les Etats-Unis sont à nouveau les plus optimistes. Ils prévoient pour la Suisse une très légère tendance à des précipitations supérieures à la moyenne entre octobre et décembre.

La situation météorologique et Poutine: la question de savoir si oui ou non les Suisses auront froid chez eux cet hiver est en grande partie entre les mains de ces deux facteurs.

(Adaptation par Lliana Doudot)

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