Quels scénarios possibles?
Un guide d'options pour un cessez-le-feu en Ukraine pensé à Genève

Des experts du GCSP ont élaboré un guide détaillant les étapes vers un cessez-le-feu en Ukraine. Le document propose des mécanismes de négociation, des mesures de sécurité et souligne le rôle crucial de la société civile dans le processus de paix.
Publié: 19:58 heures
Le GCSP a rassemblé des experts mondiaux de cessez-le-feu pour réfléchir à la situation en Ukraine.
Photo: STATE EMERGENCY SERVICE HANDOUT
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ATS Agence télégraphique suisse

Plusieurs scénarios pourraient être sur la table pour un cessez-le-feu en Ukraine. Après des consultations pilotées depuis de nombreux mois par le Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP), un guide rassemble les pistes possibles.

Le président américain Donald Trump veut rapidement une cessation des hostilités, notamment grâce à un rapprochement entre son pays et la Russie. Depuis Genève, le GCSP a rassemblé depuis bien longtemps en toute discrétion des experts mondiaux des cessez-le-feu.

Un «guide»

Le document qui en ressort, que Keystone-ATS a pu voir jeudi, ne se veut pas «un plan pour un règlement politique» mais «un guide pour les praticiens». Avant d'être atteint, le scénario d'une cessation des hostilités devrait pouvoir être relayé «sans un coût politique important» par l'Ukraine et la Russie à leurs populations, selon lui.

Kiev aurait besoin de garanties de financement de sa reconstruction, alors que Moscou pourrait vouloir arracher des assouplissements de sanctions contre une diminution progressive des violences. Des composantes pour établir un climat vers cet apaisement pourraient passer par la promesse de ne pas cibler des ports, des civils ou encore des infrastructures civiles considérées comme indispensables.

Plusieurs formats sont possibles pour arriver au cessez-le-feu. Un groupe de contact international pourrait être constitué, donnant lieu à une conférence pour favoriser les conditions vers la paix. Autre possibilité, la reprise de pourparlers directs entre l'Ukraine et la Russie ou alors un dialogue facilité par un acteur tiers.

Mandat de surveillance

Des initiatives entre experts proches des principales parties peuvent aussi aider à aboutir à un cessez-le-feu. Ces dernières années, le GCSP a régulièrement réussi à réunir autour de la même table des spécialistes américains et russes, alors que tout dialogue officiel entre leurs pays était rompu.

Une fois une trêve atteinte, le document recommande une ligne de cessez-le-feu et une commission militaire conjointe. Celle-ci serait potentiellement aidée par une équipe multilatérale de liaison.

Une zone tampon, qui devrait être déminée, et des zones limites pour les armes lourdes devraient être lancées. Une mission internationale de surveillance, dotée surtout de soldats européens des pays du groupe international de contact, devrait être constituée.

Avec le consentement des parties, des corridors humanitaires devraient permettre une libre circulation des personnes et de démarrer la reconstruction des régions affectées par les bombardements. La société civile devrait être au centre de ces efforts pour que le rétablissement ne soit pas mené sans que les populations ne soient associées.

Des garanties de sécurité devront être décidées pour réduire la menace d'une reprise des hostilités. Cette question est au centre des divergences entre grandes puissances actuellement sur l'Ukraine.

Etapes vers un arrangement

Les Etats-Unis ne veulent pas envoyer de soldats et souhaitent que les pays européens s'en chargent. Ceux-ci sont divisés entre ceux, comme les autorités françaises et britanniques, qui sont prêts à alimenter une force multinationale de surveillance, et ceux qui sont réticents, comme l'Allemagne.

De son côté, la Russie a refusé tout déploiement de soldats de l'OTAN en Ukraine. Face à cette situation, le chef de l'armée suisse Thomas Süssli, ciblé pour interférer dans des discussions politiques, a suggéré le possible envoi d'environ 200 militaires suisses dans un délai de 9 à 12 mois dans une force internationale qui serait pilotée par l'ONU.

Le cessez-le-feu constituerait une première étape vers un accord politique et, ensuite, des accords de désarmement entre l'OTAN et la Russie, ajoute le GCSP. Le mécanisme pourrait aussi permettre la reprise de discussions, plus largement, sur la sécurité en Europe et entre Washington et Moscou.

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