Le National a voté par 129 voix contre 52 une motion de l'ancienne député Meret Schneider (Vert-e-s) demandant à ce que la viande issue d'animaux transportés durant plusieurs jours pour abattage à l'étranger soit déclarée.
Christine Badertscher (Vert-e-s/BE), qui a défendu le texte, est revenue sur la crise du canal de Suez à la suite du blocage d'un cargo pendant plusieurs jours. Des transports d'animaux sont aussi restés bloqués pendant des jours et des animaux sont morts de faim.
Les conditions de détention sur de vieux bateaux aux surfaces exiguës sont souvent catastrophiques. Les animaux sont la plupart du temps en route pendant une à deux semaines, car le transport d'animaux vivants et l'abattage coûtent moins cher dans d'autres pays. Mais ces situations favorisent l'apparition de pandémies et de maladies.
Pour le Conseil fédéral, une telle déclaration obligatoire n'est pas pertinente. Il serait en effet difficile de garantir le respect des principes de proportionnalité et d'applicabilité d'une telle déclaration obligatoire, a vainement tenté la ministre de la santé Elisabeth Baume-Schneider.
Interdire la destruction de viande fraîche dans le commerce de détail
Dans la foulée, le National a refusé, par 104 voix contre 82, une autre motion de la Zurichoise qui voulait interdire la destruction de viande fraîche dans le commerce de détail.
Ce sont environ 5000 tonnes de viande consommable qui sont détruites dans des installations de biogaz, soit la consommation annuelle de 100'000 Suisses, écrit dans son texte la motionnaire. Elle demandait que les gros distributeurs puissent, à la date de péremption, sortir la viande des rayons réfrigérés, l'étiqueter à nouveau, la congeler et la proposer à un prix réduit ou en faire don à des oeuvres caritatives.
La Zurichoise épingle en particulier Coop et Migros. Les deux enseignes continuent à détruire la viande alors qu'elles ont signé le plan d'action de la Confédération qui vise à réduire de moitié le gaspillage de denrées alimentaires d'ici 2030.
Christine Badertscher a parlé d'un gaspillage des ressources, ce qui est particulièrement dommage pour la viande. Sa production est gourmande en ressources, il faut donc en prendre soin. Les actions volontaires ne suffisent pas, une obligation est nécessaire pour changer les choses.
La Confédération autorise déjà la pratique de la congélation des aliments ou la remise à des oeuvres caritatives, a rappelé Mme Baume-Schneider. Mais une interdiction de destruction empièterait sur la liberté de commerce et le droit de propriété des détaillants.
(ATS)