Selon Milo Puhan, professeur d'épidémiologie et de santé publique à l'Université de Zurich, il faut réagir face à l'augmentation des infections au coronavirus en Suisse par un ensemble de mesures au sein des écoles. Comme il l'a expliqué à l'«Aargauer Zeitung», il a plusieurs propositions: masques obligatoires, tests systématiques ou contrôle de la qualité de l'air.
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En janvier, l'épidémiologiste a cosigné un document destiné à la task force concernant l'efficacité de diverses mesures dans les écoles. Il était déjà conscients que le retour des vacances d'été pourrait poser des problèmes. Il avait ainsi suggéré des mesures pouvant contenir la propagation du virus: il conseillait de «tester régulièrement les élèves et le personnel durant les premières semaines, tous les trois jours environ». De plus, il demandait de ventiler l'air de manière constante: pour ce faire, les appareils de mesure du CO2 qui indiquent la qualité de l'air sont des alliés précieux. «Il faut aussi se demander dans quelle mesure les classes peuvent être mélangées en ce moment».
Deux pour cent des enfants infectés sont atteints du Covid long
Entre-temps, l'obligation de porter le masque a été abandonnée dans de nombreuses écoles. A quelques exceptions cependant, comme dans le canton de Schaffhouse, où il a été réintroduit à partir de l'école secondaire après la première semaine d'école. Selon Milo Puhan, les autres cantons devraient faire de même. «À ce stade, j'opterais pour l'obligation de porter un masque dans les écoles où les tests ne sont pas réguliers, pour les élèves à partir de la quatrième année.» L'épidémiologiste souligne que l'école en plein air est aussi une bonne idée. Il estime qu'il est moins «perturbant de porter un masque que de devoir mettre les classes en quarantaine».
Le problème: beaucoup de cantons n'ont pas adapté leurs mesures face à l'augmentation des cas de coronavirus. «L'ensemble des mesures n'est pas suffisant car il n'a pas été pensé pour la situation actuelle. Il y a trop d'incertitudes. Dans ce contexte, des restrictions supplémentaires seraient certainement une bonne chose.» En effet, bien que les chiffres relatifs aux admissions à l'hôpital des jeunes soient inférieurs à ceux des autres groupes plus âgés, il est encore trop tôt pour pouvoir répondre définitivement à la question de la dangerosité du variant Delta pour les enfants. «La majorité des cas de coronavirus chez les enfants semblent bénins. Mais nous savons que 2% d'entre eux sont touchés par le Covid long. Comme ça, cela ne paraît pas beaucoup, mais cela constitue en réalité 5000 à 10'000 enfants en Suisse si l'on tient compte du nombre d'enfants qui ont été infectés par le coronavirus.» Sans oublier que les enfants peuvent transmettre le virus chez eux à des personnes non vaccinées.
On constate un très grand nombre de cas de coronavirus dans des écoles suisses. Dans une école de Malans (GR), par exemple, sur 230 personnes testées, près d'une sur quatre était positive. Selon les informations du canton, il s'agissait principalement de personnes rentrant de vacances. (noo/piu)