Les projets de la Confédération pour l'extension du réseau routier national sont «totalement dépassés», souligne l'ATE dans un communiqué publié à l'occasion de sa conférence de presse annuelle à Berne. Loin de résoudre les problèmes de circulation, la politique actuelle de construction des routes en crée de nouveaux.
À ses yeux, la plupart des projets d'extension sont complètement surdimensionnés et inadéquats. L'ATE s'en prend notamment au Programme de développement stratégique des routes nationales (Prodes). Le Conseil fédéral doit prochainement présenter son message pour ce programme qui prévoit pour cette année une enveloppe de quatre milliards de francs pour cinq projets en Suisse alémanique.
Le spectre d'un référendum
L'ATE menace de lancer un référendum si le Parlement adopte le programme Prodes «sous cette forme totalement dépassée». «Renonçons à mettre plus de 4 milliards de francs dans l'asphalte, a lancé son président Ruedi Blumer, cité dans le communiqué. Choisissons plutôt d'investir dans des projets et infrastructures durables, dans un tournant vers la mobilité douce.»
Alors que le trafic doit réduire massivement ses émissions pour pouvoir atteindre ses objectifs climatiques et environnementaux, l'ATE prône une stratégie visant à «réduire, transférer, améliorer» les infrastructures, plutôt que les développer.
La situation a changé en Suisse ces dernières années, a souligné M. Blumer. La pandémie de coronavirus a prouvé que le trafic pendulaire peut être réduit grâce au télétravail et la crise énergétique montre la nécessité de sortir des énergies fossiles.
Mieux cibler les investissements
Dans ce contexte, l'ATE estime que des investissements sont nécessaires «dans une mobilité raisonnable comme les transports publics et le vélo». Elle défend aussi le développement des zones à 30 km/h. De telles limitations de vitesse sont utilisées trop rarement sur les routes principales dans les zones densément peuplées, a déploré M. Blumer.
Cette mesure offrirait de nombreux avantages, en particulier sur les axes que se partagent voitures, vélos et piétons: réduction du bruit et possibilité de bâtir de manière plus dense, sécurité accrue pour tous les usagers de la route, réduction de la consommation d'énergie et des émissions, fluidité accrue, moins d'arrêts et de démarrages, moins d'émissions de particules liées à l'usure des pneus, etc.
Pour le vice-président de l'ATE Bruno Storni, il ne sert à rien de miser en priorité sur l'électrification des véhicules pour atteindre les objectifs climatiques de la Suisse. Même si une grande partie du trafic supplémentaire provoqué par le développement du réseau routier devait être le fait de voitures électriques, cela conduirait à une hausse des émissions de gaz à effet de serre.
(ATS)