Procès de Pierre Maudet
Il plaidera l'acquittement total

Le procès en appel de l'ancien conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet s'ouvrira le 11 octobre devant la Chambre pénale d'appel et de révision. L'ex-élu de 43 ans a été reconnu coupable d'acceptation d'un avantage pour son voyage en famille à Abu Dhabi en 2015.
Publié: 03.10.2021 à 11:32 heures
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Dernière mise à jour: 03.10.2021 à 12:26 heures
Le procès en appel qui s'ouvrira lundi 11 octobre intervient dans une situation politique genevoise plus apaisée qu'en février.
Photo: keystone-sda.ch

Le Tribunal de police l'a condamné en février à 300 jours-amende avec sursis. Les juges ont alors estimé que Pierre Maudet s'était accommodé du risque de se faire influencer dans l'exercice de ses fonctions en acceptant un tel cadeau. Ce séjour, estimé à 50'000 francs, avait été offert par la famille royale émiratie.

Pierre Maudet a en revanche été acquitté de la charge d'acceptation d'un avantage en lien avec un sondage électoral financé par deux amis entrepreneurs. Selon ses avocats, leur client continuera à plaider son acquittement total. Ils considèrent que le «jugement est fragile et très discutable».

Surprise électorale

Le procès de février, qui s'est tenu peu avant le premier tour de l'élection complémentaire du Conseil d'Etat, était très attendu. Le sort politique de Pierre Maudet, qui se représentait à sa propre succession en tant qu'indépendant après avoir été exclu du PLR, semblait en dépendre. Au final, sa condamnation n'a eu que peu d'impact.

Pierre Maudet a même créé une énorme surprise en terminant deuxième, devant le candidat du PLR. Mais il a échoué au second tour et a été évincé du Conseil d'Etat où il siégeait depuis 2012. Déçu par son résultat, il a indiqué qu'il poursuivrait l'activité politique, sans doute d'une autre manière. Il a depuis été engagé dans une entreprise de cybersécurité et donne régulièrement de ses nouvelles sur les réseaux sociaux.

Apaisement

Le procès en appel qui s'ouvrira lundi 11 octobre intervient dans une situation politique genevoise plus apaisée qu'en février. La non-élection de Pierre Maudet a effectivement permis au Conseil d'Etat de tourner la page de l'affaire qui a plombé son action depuis fin 2018. Les audiences ne devraient donc pas susciter la même effervescence médiatique qu'en première instance.

Ce deuxième round devant la justice genevoise rassemblera également aux côtés de Pierre Maudet, Magid Khoury et Antoine Daher, deux entrepreneurs reconnus coupables d'octroi d'un avantage. Ils avaient mis sur pied le séjour à Abu Dhabi dans le but, selon le jugement de première instance, de s'assurer de la bienveillance future d'un conseiller d'Etat. Ils avaient été condamnés à respectivement 240 jours-amende et 180 jours-amende.

Appels multiples

Enfin, l'ex-chef de cabinet de Pierre Maudet, Patrick Baud-Lavigne, qui avait participé au voyage dans le Golfe, a été reconnu coupable d'acceptation d'un avantage et de violation du secret de fonction pour avoir fourni des informations aux deux entrepreneurs. Il a été condamné à 360 jours-amende avec sursis.

Les quatre prévenus qui avaient tous plaidé l'acquittement ont fait appel, de même que le Ministère public qui demandait des peines plus lourdes. Seul l'ex-chef du service du commerce, coupable d'abus d'autorité pour avoir ordonné l'ouverture d'un restaurant malgré un dossier lacunaire, n'a pas fait appel. Le tribunal l'avait exempté de peine estimant que sa faute était minime car il avait exécuté l'ordre de son supérieur.

(ATS)

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