La campagne autour du mariage pour tous s'est durcie dans la dernière ligne droite. Après des bébés-produits étiquetés, les opposants ont présenté des pères-zombies sur leurs affiches, accompagnées du slogan: «enfants avec un mort?».
Ils ont ainsi réussi à réorienter le débat autour de l'accès aux dons de sperme pour les couples lesbiens. Les enfants conçus de cette manière ne pourraient pas connaître leur père avant leur majorité. Leur bien-être en serait affecté, selon eux. Rejetant l'instauration d'un «droit à l'enfant», les opposants s'inquiètent également de futures revendications, comme la gestation pour autrui.
Le oui toujours en avance dans les sondages
Le bonheur des enfants ne dépend pas de l'orientation sexuelle de leurs parents, mais de l'amour qu'ils leur portent, leur a opposé le camp du «oui je le veux». Il s'agit avant tout de mettre fin à des inégalités. La question n'est pas d'être pour ou contre le mariage et la procréation médicalement assistée, mais pour ou contre l'ouverture des mêmes droits à tous les couples.
Malgré l'offensive musclée des opposants, le projet affiche toujours une belle avance dans les sondages. Entre 63% et 67% de la population accepterait d'ouvrir le mariage aux couples homosexuels. Le seul suspense semble résider dans l'ampleur de la minorité silencieuse.
L'initiative 99% devrait être rejetée
L'initiative «Alléger les impôts sur les salaires, imposer équitablement le capital» de la Jeunesse socialiste, ne devrait quant à elle pas convaincre les électeurs. Les derniers sondages lui donnent moins de 40% des voix.
Le texte vise les Suisses les plus riches, qui représenteraient 1% de la population. Il veut imposer à 150% les parts du revenu du capital - intérêts, dividendes, bénéfices réalisés sur les actions, gains en capital ou les loyers - supérieures à un certain montant.
Les PME en question
À partir de ce montant, chaque franc supplémentaire de revenu du capital serait taxé comme 1,50 franc. Près de 5 à 10 milliards pourraient être reversés pour réduire l'imposition des personnes aux revenus les plus bas ou pour financer des prestations sociales comme des crèches, des subsides à l'assurance-maladie ou la formation.
Seuls le PS, les Vert-e-s et le PEV soutiennent le projet. Le Conseil fédéral et la majorité bourgeoise du Parlement n'en veulent pas, jugeant le texte imprécis et flou. La hausse d'imposition proposée se fonde essentiellement sur le type de revenu et non sur le montant, selon eux. L'initiative ne viserait pas seulement les plus riches, mais aussi la classe moyenne et les PME.
(ATS)