Pour plus de liberté au bureau?
La question du certificat Covid sur le lieu de travail fait débat

Le certificat Covid exigé ou non sur le lieu de travail est un sujet actuellement très tendu. Alors que les uns le prêchent pour enfin faire tomber les masques, d'autres dénoncent un système stigmatisant à deux vitesses. Blick fait le point.
Publié: 24.07.2021 à 05:48 heures
|
Dernière mise à jour: 24.07.2021 à 09:10 heures
Les masques ne sont plus obligatoires en soi sur le lieu de travail. Mais comme les employeurs sont responsables de la protection de leurs employés, ils restent prudents.
Photo: DUKAS
Sermîn Faki et Patrik Berger, Daniella Gorbunova (adaptation)

Le masque gratte, est désagréable et on y transpire souvent dessous. Si vous devez rester assis derrière un bureau toute la journée avec cet accessoire sur le nez, nettoyer ou peindre des murs pendant huit heures la bouche couverte est encore une autre affaire. Et pourtant, vous êtes vacciné! Est-ce injuste de vous infliger cela?

Les employeurs aimeraient épargner ce désagrément à leurs employés. Mais ils ne sont pas autorisés à le faire. Le CEO de Roche, Severin Schwan, s'en plaint: «je serais heureux que nous sachions qui a été vacciné. Cela nous permettrait d'autoriser les personnes vaccinées à retourner au bureau sans avoir à porter un masque», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse jeudi.

Il est vrai que les masques ne sont plus obligatoires en soi sur le lieu de travail. Mais comme les employeurs sont responsables de la protection de leurs employés, ils restent prudents. Le certificat Covid serait un outil utile à cet égard: toute personne pouvant prouver qu'elle s'est rétablie, qu'elle a été vaccinée ou qu'elle a subi des tests serait autorisée à retirer son masque.

Toutefois, les employeurs ne sont pour l'heure pas autorisés à demander à leurs employés un certificat Covid. Le lieu de travail est considéré comme une «zone verte» dans le système de feux de signalisation du Conseil fédéral, où le certificat ne peut pas être utilisé.

Soulager les employés

Valentin Vogt exige que le système soit modifié. «Le Conseil fédéral devrait, si le nombre de cas continue à augmenter, mettre le lieu de travail dans son système des certificats.» En tant que zone orange, le Conseil fédéral a défini des endroits où l'utilisation du certificat n'est pas obligatoire, mais possible. Et où, par exemple, l'obligation de porter un masque peut être levée.

Cela permettrait aux employeurs d'introduire des concepts de protection différenciés à grande échelle, prêche Valentin Vogt à Blick. Il reçoit le soutien de politiciens. «Je suis favorable à ce que l'employeur permette aux salariés titulaires d'un certificat de simplifier leur travail. Par exemple, pouvoir travailler sans masque», explique Erich Ettlin, conseiller aux États (Centre) du canton d'Obwald. Il pense que de telles réglementations sont à venir de toute façon. «Mais nous devons avoir cette discussion maintenant et non à la mi-août, lorsque la plupart des employés sont de retour de vacances», déclare Valentin Vogt.

Privilégier le dialogue

Mais Erich Ettlin ne veut pas aller plus loin: le certificat Covid ne devrait pas être obligatoire pour travailler, assène-t-il. Valentin Vogt ne veut rien savoir d'un potentiel certificat obligatoire non plus. Il fait plaide plutôt pour un partenariat social, pour que les employeurs recherchent le dialogue avec les employés afin de trouver ensemble des «solutions viables dans les entreprises». La conseillère nationale verte Regula Rytz insiste également sur ce point. «Il convient d'examiner des solutions raisonnables qui garantissent la protection des employés particulièrement vulnérables et qui sont élaborées en collaboration avec le personnel», déclare la Bernoise.

Swissmem, l'association des industries mécaniques, électriques et métallurgiques suisses, tient des propos plus clairs. Si la situation devait s'aggraver considérablement, toutes les mesures visant à empêcher de nouveaux lockdowns devraient être mises sur la table. «Cela inclut également l'utilisation du certificat Covid dans les restaurants, les installations sportives ainsi que sur le lieu de travail.» L'association n'a actuellement connaissance d'aucune entreprise qui exige de ses employés qu'ils soient porteurs du certificat Covid. «Toutefois, nous recommandons à nos entreprises de continuer à insister sur le strict respect des règles d'hygiène», précise-t-on.

Une société à deux vitesses?

La mesure la plus importante pour contenir le Covid-19 reste cependant la vaccination : «du point de vue de Swissmem, cela signifie que les personnes qui ne se vaccinent pas ne font pas preuve de solidarité avec les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées pour des raisons de santé ou d'âge.»

Le fait que le directeur d'une autre grande association industrielle ne veuille parler à Blick que sous le couvert de l'anonymat montre à quel point le sujet du certificat Covid sur le lieu de travail est actuellement controversé. Il s'inquiète particulièrement du variant Delta. «On ne peut pas se permettre un autre confinement!» Néanmoins, il n'a pas une haute opinion du certificat Covid pour les employés. «Nous ne voulons pas d'une société à deux vitesses entre les vaccinés et les non-vaccinés».

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la